A Milan, l'Exposition universelle de la discorde

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avec AFP , modifié à
Le président du Conseil italien inaugure vendredi une exposition universelle contestée. A moins de 24 heures de l'ouverture, les pelleteuses s'affairaient toujours.

"Nous sommes prêts pour l'Expo. Enfin." Un petit adverbe suffit à Matteo Renzi, chef du gouvernement italien, pour reconnaître les difficultés rencontrées par Milan dans l'organisation de l'Exposition universelle 2015. "Elle pouvait être mieux, elle pouvait être faite ailleurs, elle pouvait être faite avant: ces dernières heures, j'entends beaucoup de critiques, ce qui est normal. Mais elle est là et elle sera très belle", a promis le président du Conseil.

Pendant six mois, la ville sera rythmée par les événements sur le thème de "Nourrir la planète, énergie pour la vie", qui devraient attirer 20 millions de visiteurs. Les concerts, dont celui d'Andrea Bocelli, et cérémonies prévues pour l'inauguration du 1er mai parviendront-ils vraiment à faire oublier les scandales et les opposants à l'Exposition universelle ?

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© AFP/ANDREAS SOLARO

Mécontents. Jeudi, la sécurité a été nettement renforcée, tant en ville que sur le site dans la perspective des cinq journées de protestation annoncées par le réseau No Expo. Plusieurs centaines de jeunes cagoulés ont manifesté dans les rues de Milan. Ils devraient être plusieurs dizaines de milliers le jour de l'inauguration. Ces opposants considèrent l'événement comme un gaspillage d'argent public et dénoncent le recours selon eux abusif à des travailleurs précaires et à des bénévoles. Selon l'association qui regroupe les opposants, 18.500 volontaires devraient être chargés de l'accueil des visiteurs, sans aucune rémunération.

Corrompus. Ces dernières échauffourées ne sont que l'écho de l'histoire déjà troublée de l'Exposition universelle 2015. De retentissants scandales de corruption ont en effet marqué la gestation puis la sortie de terre de l'Expo. Des mises en examen avaient été annoncées en mai 2014 dans le cadre d'une enquête sur l'attribution de marchés publics, mettant en cause d'anciens députés déjà connus de la justice. Une affaire qui a freiné la construction des 80 pavillons à l'architecture futuriste.

Retardataires. Beaucoup reste à faire pour mettre au propre les bâtiments : camions, nacelles et ouvriers étaient toujours à l'œuvre et les allées restaient encombrées d'obstacles. Le retard était encore plus flagrant à l'extérieur et en particulier aux entrées du site. Outre une absence quasi-totale de signalisation sur l'autoroute, les parkings étaient déjà saturés avant même l'arrivée du premier visiteur. Après des mois de travaux fébriles, 20 heures, voire 24 heures par jour, le silence devait retomber jeudi sur l'ensemble du site de l'Expo, le temps d'ultimes contrôles de sécurité et avant l'ouverture officielle vendredi.

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