D’où vient l’expression "faire son fayot" ?

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Stéphane Bern , modifié à
Comment le "fayot" est devenu le terme générique pour désigner une personne flattant ses supérieurs afin de s'attirer leurs faveurs ? Stéphane Bern explique dans sa chronique sur Europe 1 que cette formule a été forgée au XIXe siècle par des marins... déçus par leurs repas.

On a communément l'habitude de désigner par le terme de "fayot" une personne qui essaye de bien se faire voir par sa hiérarchie. Dans sa chronique sur Europe 1, lundi, Stéphane Bern nous explique que l'origine de cette expression est à chercher du côté de la marine militaire au XIXe siècle.

Des fayots à tous les repas

En raison de leur coût très faible et de leur facilité de conservation, les fayots étaient très souvent servis à bord en guise de repas. Ils n’étaient que rarement appréciés par les marins du XIXe siècle. Pourtant, malgré les perspectives alimentaires peu motivantes, ces derniers se réengageaient quasi-systématiquement lorsque leurs contrats arrivaient à leur terme. En acceptant les conditions difficiles imposées par leurs patrons, ils devenaient ainsi des "fayots", c’est à dire des personnes peu contrariantes et soumises au chef.

Aujourd’hui, nos voisins Anglais préfèrent utiliser l’expression "bootlicker", littéralement un "lèche botte". Au Québec, dans un langage plus fleuri, on dit un "lèche cul". En conclusion, on dira que si certains ont parfois la réputation d’être des fayots, c’est peut-être à cause de leur syntaxe si particulière : sujet – verbe – compliment.