Que risquons-nous si nous continuons de rouler avec une Citroën C3 concernée par un rappel à cause de l’Airbag Takata ?
Après un nouveau décès causé par l’explosion d’un airbag Takata, l’État, par l'intermédiaire du ministre des Transports, Philippe Tabarot, a appelé à l’arrêt immédiat des Citroën C3 et DS3 faisant l'objet d'un rappel. Pourtant, cette injonction ne repose sur aucune interdiction légale : rouler reste autorisé, mais pas sans risques pour les conducteurs et leur assurance.
Les airbags défaillants du fabricant Takata ont fait une deuxième victime en France métropolitaine, conduisant le constructeur automobile Citroën à demander mardi l'immobilisation immédiate de toutes les C3 et DS3 en Europe encore équipées de ce type d'équipement dangereux.
La responsabilité des airbags Takata a été confirmée dans la mort d'une femme de 37 ans dans un accident sur l'autoroute le 11 juin à Reims. L'explosion de l'airbag dans sa Citroën C3 de 2014 a provoqué "de très graves blessures" ayant entraîné sa mort, a indiqué mardi le procureur de Reims François Schneider. En réaction, le ministre des Transports Philippe Tabarot a convoqué les dirigeants de Citroën et demandé l’immobilisation immédiate de toutes les Citroën C3 et DS3 faisant l’objet d’un rappel : c’est le déclenchement de la mesure du "stop drive".
En février déjà, près de 236 900 véhicules situés au nord de la ligne Lyon-Clermont-Ferrand avaient été visés par une première campagne de rappel. Le problème : dans certaines conditions climatiques (chaleur, humidité), le gaz des airbags pouvait se détériorer, provoquant l'explosion soudaine de ces derniers. Sur les 690.000 Citroën C3 et DS3 qui avaient été équipés de ces airbags défaillants, 481.000 ont été traités selon Le Figaro, qui a contacté Stellantis, ce qui fait donc 209.000 véhicules étant toujours avec des airbags défaillants.
Sur le plan légal, rien
Mais que risquent réellement les conducteurs qui ignoreraient cette recommandation ? Sur le plan légal, rien. Aucune amende, aucun retrait de points ne peut être appliqué, explique un spécialiste au Figaro. Le Code de la route ne prévoit aucune sanction pour un véhicule signalé comme dangereux mais pas officiellement interdit de circulation.
C’est plutôt du côté des assurances que le danger se profile. En cas d’accident, surtout si l’airbag se déploie et cause des blessures, l’assureur pourrait refuser d’indemniser le conducteur, en arguant d’un manquement à une obligation de sécurité. Toutefois, il faudrait prouver que l’airbag est la cause directe de l’accident.