Lelandais 1:27
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Jean-Luc Boujon, avec AFP, édité par Mathilde Durand , modifié à
Vendredi, au cinquième jour d'audience du procès de Nordahl Lelandais, accusé du meurtre du caporal Arthur Noyer, l'accusé doit enfin livrer sa version des faits. L'ancien maître-chien est resté plutôt silencieux face à la cour malgré les interpellations de la famille du militaire demandant la vérité.

Depuis lundi se tient le procès de Nordahl Lelandais devant la cour d'assises de Savoie. L'ancien maître-chien, mis en cause par ailleurs dans d'autres affaires dont la disparition de Maëlys, est accusé d'avoir tué le caporal Arthur Noyer, disparu en 2017. Jeudi, toute la famille du jeune homme s'est adressé à l'accusé : le père, la mère, le frère mais aussi une des grand-mère, sans aucune réaction de l'homme. Ce vendredi, c'est à lui de livrer sa versions des faits.

Sa parole est attendue car depuis l'ouverture du procès, Nordahl Lelandais s'est très peu exprimé. En dehors d'une intervention pour affirmer que c'est involontairement qu'il avait tué Arthur Noyer et de vagues excuses à la famille, la cour a finalement assez peu entendu le son de sa voix. L'ancien maître-chien doit désormais rentrer dans les détails de la nuit du meurtre : quel a été son parcours une fois qu'il a pris en stop le jeune militaire ? Pour quel motif se sont-ils disputés ? Dans quelles circonstances ? L'accusé doit également préciser le déroulement de la bagarre entre les deux hommes, puis la façon dont il a tué Arthur Noyer.

Les circonstances de la mort du caporal à préciser 

Les circonstances de la mort du jeune homme restent assez floues, l'accusé défendant la thèse d'une rixe qui aurait mal tournée. Pour tenter de reconstituer les causes de la mort, les experts entendus se sont basés sur l'étude du crâne d'Arthur Noyer, découvert en septembre 2017 dans la forêt du col de Marocaz, sur les hauteurs de Chambéry, et d'autres ossements retrouvés en janvier 2018, neuf mois après les faits.

Jeudi, des images de la reconstitution et des coups portés ont été projetées. Et elles sont assez édifiantes, estime l'avocat de la famille Noyer, Bernard Boulloud. "Vous avez vu la violence des coups ? Il faut bien vous dire qu'il se retenait quand même. Il y avait deux gendarmes qui tenaient le mannequin et ils avaient beaucoup de peine à le retenir. Quand vous prenez un coup de la part de Lelandais, quand vous prenez en deux, vous pouvez être tranquille : vous ne vous relevez pas", confie-t-il.

Lelandais devra donc cette fois, parler, s'expliquer. Jeudi encore, il n'a absolument rien dit face aux membres de la famille Noyer, malgré les interpellations de ces derniers.  Une des grands-mères de la victime a pris la parole. "Regardez-moi dans les yeux", a-t-elle lancé. "Vous nous avez enlevé Arthur. J'embrasse la photo de mon petit-fils chaque matin, c'est tout ce qu'il me reste. Vous devez nous dire la toute la vérité."