Une enseignante agressée à l'arme blanche dans un lycée à Caen

Une professeure de 40 ans a été agressée mardi par un élève avec une arme blanche dans un lycée à Caen.
Une professeure de 40 ans a été agressée mardi par un élève avec une arme blanche dans un lycée à Caen. © Riccardo Milani / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP , modifié à
Une professeure de 40 ans a été agressée mardi par un élève avec une arme blanche dans un lycée à Caen mais ses jours ne sont pas en danger, a-t-on appris auprès du syndicat FSU. L'auteur des faits a été interpellé. "La garde à vue se poursuit. Il s'agit d'un élève jusqu'à présent sans histoires", a dit la procureure de la République de Caen.

Un lycéen de 15 ans, jusqu'à présent sans histoires, a porté mardi dans son établissement de Caen un coup de couteau à la gorge d'une professeure dont les jours ne sont pas en danger, selon le parquet et le ministre de l'Education nationale. "Ce matin vers 11h15 un élève du lycée Malherbe a, pendant une interclasse, porté un coup de couteau à un professeur de l'établissement, chargé de sa classe. Le professeur a été atteint à la gorge mais ses jours ne sont pas en danger. Elle est prise en charge pour suturation de la plaie", selon un communiqué du parquet de Caen diffusé à la mi-journée.

Un élève "jusqu'à présent sans histoires"

"La garde à vue se poursuit. Il s'agit d'un élève jusqu'à présent sans histoires. Le geste reste inexpliqué. Un examen psychiatrique est programmé" mercredi, a ajouté en fin de journée la procureure de la République de Caen Amélie Cladière dans un second communiqué. Le lycée Malherbe est un établissement réputé calme, proche du centre de Caen, qui compte 2.100 élèves, classes préparatoires incluses. "Les témoins n'ont pas fait état d'une altercation, ni d'aucun incident entre cet élève et ce professeur depuis le début de l'année", ajoute le parquet.

Selon Bertrand Buffetti, secrétaire académique du SNES Normandie, "c'est un élève de seconde scolarisé dans le lycée mais qui n'avait pas cette enseignante" comme professeur. Selon lui, la victime est une enseignante "agrégée, en fin de carrière". Une telle agression, "c'est quelque chose d'excessivement rare d'une façon générale mais, dans l'agglomération caennaise et à plus forte raison au lycée Malherbe, c'est quelque chose qui nous laisse un petit peu stupéfait", a ajouté Bertrand Buffetti.

Une enseignante rigoureuse dans son travail

Les lycéens interrogés par l'AFP devant l'établissement ne l'étaient pas moins et exprimaient leur empathie pour cette enseignante, "bonne prof", qu'ils décrivent comme rigoureuse dans son travail. "Moi j'étais dans les quelques salles qui étaient à côté (de l'endroit où s'est passée l'agression, ndlr), la police est rentrée armée pour demander si il y avait un intrus. C'est comme ça qu'on a su", a confié à l'AFP Léa, une élève de première, témoignant de sa "peur" et de son "choc" sur le moment.

"Pour les secondes, qui sont arrivés au lycée il y a deux semaines, l'image qu'ils vont avoir du lycée toute leur vie, c'est horrible", a-t-elle aussi déploré. Tous les lycéens interrogés par l'AFP affirmaient que la victime était avec une classe de seconde au moment de l'agression. "C'était le choc. Il y avait des profs et des élèves qui pleuraient" dans l'enceinte du lycée, a ajouté un peu plus loin Emma, 17 ans.

Les cours suspendus mercredi matin de 8 heures à 9h30

A la suite de ce "grave incident", les cours seront suspendus mercredi matin, de 8 heures à 9h30, selon le site du lycée. En déplacement aux Sables-d'Olonne, le ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye a affirmé qu'il allait se rendre au lycée Malherbe "dès que possible dans les jours à venir".

"J'ai appris avec beaucoup d'émotion l'agression dont une professeure de Lettres a été victime au lycée Malherbe de Caen aujourd'hui. Je tiens bien entendu à lui exprimer toute ma sympathie, toute mon empathie. Et au-delà (...) à exprimer également mon empathie à l'égard de l'ensemble de la communauté éducative du lycée Malherbe". Le ministre "réaffirme sa solidarité et son soutien envers tous les enseignants et rappelle qu'aucune menace ou agression, physique ou verbale à leur encontre ne peut être tolérée", a-t-il ajouté dans un communiqué en fin de journée.