Un policier mis en examen pour l'éborgnement par LBD d'une "gilet jaune"

Un policier a été mise en examen suite à l'éborgnement d'une jeune gilet jaune en 2018.
Un policier a été mise en examen suite à l'éborgnement d'une jeune gilet jaune en 2018. © AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le 10 février dernier, un policier a été mis en examen. Il est suspecté d'avoir éborgné  Fiorina Lignier, par un tir de lanceur de balles de défense lors d'une manifestation des "gilets jaunes" en décembre 2018 à Paris. La jeune femme s'est réjouie de cette voie ouverte "vers un procès". "J'espère qu'on retrouvera les commanditaires", a-t-elle ajouté. 

Un policier a été mis en examen le 10 février pour l'éborgnement d'une jeune femme, Fiorina Lignier, par un tir de lanceur de balles de défense lors d'une manifestation des "gilets jaunes" en décembre 2018 à Paris, a appris l'AFP mercredi de sources concordantes. Selon une source judiciaire, ce policier a été mis en examen pour des "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente", un crime passible des assises. Il a été placé sous contrôle judiciaire.

Un tir de lanceur de balles de défense mis en cause

Selon une source proche du dossier, c'est un tir de lanceur de balles de défense qui est mis en cause, alors que la jeune femme pensait de longue date qu'il s'agissait d'un éclat de grenade. Sollicitée par l'AFP pour réagir sur cette mise en examen, Fiorina Lignier a répondu : "Je n'y croyais plus du tout. Quand je l'ai appris, c'était une grande surprise". "Je suis très contente" de la voie ouverte vers "un procès, j'espère qu'on retrouvera les commanditaires", a ajouté la jeune femme, qui a perdu l'usage de son œil gauche et qui a subi plusieurs interventions chirurgicales.

La jeune femme, alors étudiante de 20 ans, avait indiqué avoir été blessée à l'œil sur les Champs-Elysées lors de l'acte 4 des "gilets jaunes" le 8 décembre 2018. Fiorina Lignier avait déposé plainte et une enquête, confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), puis une information judiciaire, le 19 juin 2019, avaient été ouvertes.

"La morphine parfois n'agit même plus"

"Je reste la plupart du temps allongée, j'ai comme de grosses migraines tous les jours. Si je fais une petite activité une heure ou deux, j'aurais mal. La morphine parfois n'agit même plus", avait-elle raconté à l'AFP après les faits, dans le cadre d'un dossier sur les "gilets jaunes" et autres manifestants éborgnés. Devenue par la suite numéro 2 sur la liste d'extrême droite de l'écrivain Renaud Camus pour les élections européennes de 2019, elle avait été écartée pour avoir dessiné une croix gammée sur une plage. "Une (erreur) de jeunesse" alors qu'elle était âgée de 18 ans, s'était-elle défendue.

Mi-janvier, un autre policier a été mis en examen pour "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente aggravées" dans l'enquête sur la perte d'un œil de Jérôme Rodrigues, l'une des figures des "gilets jaunes".