Un photo-journaliste du quotidien régional L'Union a été grièvement blessé samedi à Reims, alors qu'il "semblait couvrir des regroupements de jeunes" dans le quartier prioritaire Croix Rouge, et une enquête est ouverte pour tentative de meurtre, indiquent la préfecture et le parquet. Aux alentours de 15 heures, "un journaliste du journal L'Union a été agressé et grièvement blessé dans des circonstances encore indéterminées, mais de manière volontaire. J'ai donc ouvert une enquête pour tentative de meurtre, confiée à la sûreté départementale", a indiqué le procureur de la République de Reims, Matthieu Bourrette.
Le photographe "a été pris en charge par le Samu et transféré au CHU de Reims, avec un pronostic vital engagé", a-t-il précisé. "Il semblerait qu'il était présent pour des raisons professionnelles et qu'il semblait couvrir des regroupements de jeunes. Le reste des circonstances est encore inconnu et mérite d'être clarifié", a poursuivi le procureur. Aucune interpellation n'est intervenue à ce stade, a-t-il ajouté.
Le journaliste "a été retrouvé au sol, aux alentours de 15h30 dans le quartier Croix Rouge, où il y avait manifestement un mouvement de jeunes. Les forces de l'ordre étaient sur place, avaient identifié des mouvements de jeunes, dont certains portaient des battes de base-ball, et des renforts avaient été appelés" pour sécuriser le quartier, a déclaré le préfet de la Marne Pierre N'Gahane.
Un quartier difficile, en proie aux affrontements
"Le quartier reste un quartier sensible. Il y a un an, juste avant le confinement, il y a eu deux séries d'affrontements entre les jeunes de ce quartier et d'un autre quartier. Redoutant ce type de problème, les policiers occupaient l'espace", a dit Pierre N'Gahane. Le photographe de L'Union "aurait décidé de se déplacer sur les lieux avec une collègue. Il est arrivé quelques minutes avant elle" et elle "l'aurait découvert", a-t-il détaillé. Les autorités n'ont pour le moment "pas d'informations précises sur ce qui s'est passé, s'il a reçu des coups ou un projectile. Mais il était au sol, saignait au niveau des oreilles", a-t-il déploré.
Aujourd’hui un photo-journaliste a été victime d’une lâche agression dans l’exercice de son métier.
— Roselyne Bachelot (@R_Bachelot) February 27, 2021
Cher @LantenoisChl et chers journalistes de @UnionArdennais soyez assurés de mon soutien sans faille et de ma solidarité dans cette épreuve. https://t.co/33nHRa4WbS
Mes pensées accompagnent le photo-journaliste grièvement blessé dans le cadre de son travail à Reims. Solidarité avec la rédaction de l’@UnionArdennais et l’ensemble de la profession.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) February 27, 2021
La @PoliceNationale est pleinement mobilisée pour identifier et interpeller les auteurs. https://t.co/YTiQAi0thq
"Mes pensées accompagnent le photo-journaliste grièvement blessé dans le cadre de son travail à Reims. Solidarité avec la rédaction de L'Union-L'Ardennais et l'ensemble de la profession. La police nationale est pleinement mobilisée pour identifier et interpeller les auteurs", a tweeté samedi soir le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot s'est aussi émue d'une "lâche agression" dans un tweet, faisant part de la "solidarité" avec le photographe et sa rédaction.