Procès du balcon effondré à Angers : jusqu'à 4 ans de prison requis

Les peines à l'encontre des cinq prévenus dans l'affaire du balcon effondré à Angers vont jusqu'à quatre ans de prison dont deux avec sursis.
Les peines à l'encontre des cinq prévenus dans l'affaire du balcon effondré à Angers vont jusqu'à quatre ans de prison dont deux avec sursis. © JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
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AFP
Des peines allant jusqu'à quatre ans de prison dont deux avec sursis ont été requises ce mercredi à Angers à l'encontre des cinq constructeurs du balcon d'un immeuble qui s'est effondré le 15 octobre 2016. L'accident avait causé la mort de quatre étudiants et en avait blessé quatorze autres.

"Je n'ai jamais douté que les fautes incombent aux seuls professionnels du bâtiment, je n'ai jamais douté que les prévenus se renverraient les responsabilités", a déclaré le procureur Eric Bouillard lors du procès. Les cinq prévenus comparaissaient depuis le 9 février devant le tribunal correctionnel d'Angers pour homicides et blessures involontaires.

Antoine, 21 ans, Benjamin, 23 ans, Lou, 18 ans, et Baptiste, 25 ans, ont perdu la vie dans l'accident, tandis que quatorze autres personnes ont été conduits en urgence à l'hôpital, avec des blessures parfois très graves.

Des interdictions d'exercer leurs professions pour trois prévenus

Quatre ans de prison dont deux avec sursis ont donc été requis à l'encontre du maître d'œuvre de la résidence Le Surcouf, Frédéric Rolland. Il écope aussi d'une interdiction définitive d'exercer la profession d'architecte et de 50.000 euros d'amende. Trois ans de prison dont un an avec sursis ont également été requis à l'encontre de Patrick Bonnel, le gérant de l'entreprise de gros œuvre, avec l'interdiction d'exercer la profession de gérant de société durant 10 ans et 30.000 euros d'amende.

Le ministère public a par ailleurs requis trois ans de prison dont 18 mois avec sursis et 10.000 euros d'amende à l'encontre du conducteur de travaux Eric Morand, avec de même une interdiction d'exercer sa profession durant 10 ans. A l'encontre d'André de Douvan, chargé du contrôle du chantier pour le groupe Apave, et du chef de chantier Jean-Marcel Moreau, le procureur a demandé une peine de 18 mois avec sursis.

88 personnes se sont constituées en parties civiles 

Le procureur a rendu hommage à la "leçon d'humanité" donnée par les victimes au cours de ce procès de grande ampleur, pour lequel 88 personnes se sont constituées parties civiles. Il a aussi reconnu qu'une peine proportionnelle à la douleur "n'existe pas" mais que la peine sera "proportionnelle à la gravité des fautes commises".

Dans leurs conclusions, les enquêteurs avaient écarté la responsabilité des invités qui se trouvaient sur le balcon et l'hypothèse d'un défaut d'entretien du syndic. "On ne peut pas construire n'importe comment un balcon qui peut accueillir 35 personnes. Sans doute le bilan est-il extraordinaire, mais il aurait pu être beaucoup plus lourd", n'a pas manqué de souligner Eric Bouillard.