Valérie Bacot est jugée pour l'assassinat de son mari qui, durant des années, l'a battue et prostituée. 1:42
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Jean-Luc Boujon, édité par Pauline Rouquette
Le verdict du procès de Valérie Bacot, jugée devant les Assises de Saône-et-Loire pour l'assassinat de son mari violent et proxénète, est prévu vendredi en fin d'après-mdi. La partie civile a réclamé jeudi une condamnation pour l'exemple, mais sans exiger de peine précise. 
REPORTAGE

Verdict vendredi dans le procès de Valérie Bacot, accusée d'avoir tué son mari qui, durant des années, l'a battue et prostituée. Jeudi, l'avocate de la partie civile a réclamé une condamnation pour l'exemple, car "un crime n'est jamais une solution". Mais tout au long de la semaine, c'est une femme victime qui est apparue devant les jurés.

"Je suis quelqu'un, je ne suis plus une chose"

À la barre, Valérie Bacot a parlé d'une voix timide en ne cessant de s'excuser en évoquant sa vie. Quand elle raconte les progrès qu'elle fait avec sa psychologue, elle ne peut s'empêcher de dire à la présidente "Vous devez me trouver cinglée", ou "je suis bête quand même, la cruche, c'est moi".

Cette femme qui, durant des années, a subi les violences et les humiliations de son mari, a pourtant passé un cap énorme durant cette semaine de procès. Jeudi, elle a enfin pu dire : "Je suis quelqu'un, je ne suis plus une chose". Des mots qui ont ému jusqu'à son avocate, Me Janine Bonaggiunta. "Aujourd'hui, elle montre une image d'elle très positive. Elle qui avait été isolée, séquestrée et emprisonnée a réussi à rebondir en trouvant un emploi, en continuant à élever ses enfants...", réagit l'avocate au micro d'Europe 1. "Je vous avoue que j'ai eu les larmes aux yeux, tout à l'heure."

"C'est le procès de toutes les femmes battues"

Devant la cour d'assises de Saône-et-Loire, la journée de mercredi a été décisive, quand la famille de son mari est venue dire quel monstre il était. Son frère a parlé d'un "pervers" et d'une "bête sauvage", et l'une de ses soeurs est venue raconter les viols qu'il lui avait infligé. "C'est le procès de toutes les femmes battues", estime Sandrine Dubuis, qui préside le comité de soutien à Valérie Bacot. "Le combat de Valérie, c'est aussi pour toutes ces femmes qui, actuellement, vivent des violences et qui n'ont pas encore les moyens de porter plainte", dit-elle. "J'espère une prise de conscience au niveau de nos élus. Il y a vraiment urgence. Urgence avec un grand "U". Stop, on n'attend pas, on attend plus."

Le verdict est attendu vendredi en fin de journée. Une pétition pour la libération de Valérie Bacot a déjà recueilli plus de 700.000 signatures.