Policiers tués : les confidences de l'ancienne petite amie de Larossi Abballa

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C.C. , modifié à
"A aucun moment, je ne l'ai senti radicalisé", explique la jeune femme, qui était restée en contact avec lui après leur rupture. 

Elle est l'ancienne petite amie de Larossi Abballa, l'auteur du double assassinat d'un couple de fonctionnaires du ministère de l'Intérieur, à Magnanville, dans les Yvelines. Agent administratif dans une collectivité, cette jeune femme a accepté de témoigner au micro d'une confrère de France Info. Résidente des Mureaux, celle qui a partagé cinq ans de relation avec le jeune homme explique qu'elle ne l'a "à aucun moment senti se radicaliser". 

Un jeune normal, qui faisait la fête. Né le 28 mars 1991 à Meulan-en-Yvelines, Larossi Abballa était pendant leur relation "un petit jeune de quartier qui pensait à s'amuser, à faire la fête. Après, il a changé mais dans le bon sens", explique son ancienne petite amie. Petit à petit, "il s'est rapproché de Dieu, voulait faire ses prières correctement, mais rien d'alarmant", précise-t-elle. "Ça ne m'a pas effrayée parce qu'il était normal".  En 2011 pourtant, les services antiterroristes arrêtent Larossi Abballa avec sept autres membres d'une filière djihadiste pakistano-afghane. A l'époque, c'est le juge antiterroriste Marc Trévidic qui interroge et met en examen Larossi Abballa avec ses comparses. 

Il s'est isolé à sa sortie de prison. En 2013, le jeune homme est condamné à trois ans de prison, dont six mois avec sursis et deux ans de mise à l'épreuve, pour "association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes". C'est ensuite à sa sortie de prison, que Larossi Abballa s'isole, selon la jeune femme. "Quand il est sorti de prison, il préférait prendre ses distances. Il n'avait plus les mêmes amis qu'avant", observe-t-elle. "Il m'avait dit qu'il était sur écoute par rapport à son ancienne condamnation, qu'il avait une fiche S. Ça le faisait rire."

Il lui avait écrit il y a trois jours. "Il y a trois jours, il m'a envoyé un message : J'ai besoin de te voir dix minutes, il faut qu'on se parle". Le lendemain, quand la jeune femme a essayé de le joindre, "le numéro ne marchait plus", a-t-elle expliqué. Après le double assassinat du couple de policiers dimanche, le jeune homme de 25 ans, déjà condamné dans un dossier djihadiste, a été abattu par le Raid au domicile du couple où il s'était retranché.