Policier agressé à Notre-Dame : ce que l’on sait de l’assaillant

Des policiers de la BRI prennent position devant une résidence étudiante à Cergy, où l'assaillant louait un studio.
Des policiers de la BRI prennent position devant une résidence étudiante à Cergy, où l'assaillant louait un studio. © Sarah BRETHES / AFP
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J.R. avec J-J.H. et AFP , modifié à
L’assaillant, un Algérien âgé de 40 ans, étudiant en journalisme, a affirmé être "un soldat du califat" du groupe État islamique.

Le profil de l’homme qui a agressé un policier avec un marteau sur le parvis de Notre-Dame de Paris, mardi après-midi, se précise. L'individu, un Algérien âgé de 40 ans, a crié "C'est pour la Syrie" au moment de son agression. Il s’est revendiqué être "un soldat du califat" de l’État islamique, selon une source proche de l'enquête. Cette attaque, durant laquelle le policier a été légèrement blessé à la tête, n'a pas été revendiquée pour le moment. 

Un étudiant en journalisme passé par la Suède. L’agresseur est étudiant en journalisme à l’université de Metz, au centre de recherche sur les médiations (CREM). Il préparait un doctorat sur la couverture médiatique lors des élections en Afrique du Nord, selon Arnaud Mercier, son directeur de thèse, contacté mardi soir par Europe 1. Ce dernier, professeur en sciences de l’information et de la communication à l’université Panthéon-Assas, à Paris, a connu l’assaillant à l’université de Metz.

Un homme aux "antipodes de l’islamisme", selon son directeur de thèse. "Il était gentil, courtois, doux comme un agneau et pas du tout agressif, très respectueux. Je suis vraiment tombé de ma chaise", a commenté Arnaud Mercier sur Europe 1. Toujours selon lui, cet Algérien a résidé à partir de 2008 en Suède, où il a été diplômé en journalisme. Il a également exercé la profession de journaliste en Suède et en Algérie, toujours selon son directeur de thèse. D’après France Bleu, il serait arrivé à Metz en 2014. Il a ensuite suivi son directeur de thèse en région parisienne, où ce professeur avait été muté en 2015-2016.

"Il n’avait vraiment pas ce profil-là. Il était aux antipodes de l’islamisme. C'est sur le fond idéologique que ma surprise est la plus grande", continue celui qui dit l'avoir vu "une douzaine de fois depuis 2013". "Quand il s'est inscrit en thèse, il avait comme projet de devenir enseignant-chercheur en Algérie si possible (...) Il était un farouche défenseur de la liberté de la presse, de l’idéal démocratique. Rien dans sa personnalité ne laissait supposer qu’il pourrait se laisser tenter par l’extrémisme", a déclaré le professeur qui poursuit : "Le seul interdit que je l'ai vu respecter, c'est de ne pas boire d'alcool. Mais il ne suivait pas le ramadan, par exemple". 

"Un style de professeur des écoles. Le genre insoupçonnable". Une perquisition a été menée mardi soir dans une résidence étudiante du Val d’Oise, à Cergy, où l’assaillant louait un studio. Une demi-douzaine de véhicules de la BRI et de la police nationale étaient stationnés à proximité de la résidence.

Interrogés par l'AFP, la plupart des locataires, des étudiants, ont indiqué ne pas connaître l’assaillant. Un seul s'est souvenu d'un homme "très discret", qui "habitait là depuis un an et demi ou deux ans". "Ce n'était pas du tout un islamiste avec une grande barbe. Plutôt le genre pantalon en toile et veste, un style de professeur des écoles. Le genre insoupçonnable", a commenté cet homme, pour qui l'assaillant "avait l'air tout à fait normal".