Lycéens interpellés en 2018 à Mantes-la-Jolie : un juge va enquêter pour "torture"

Les images de lycéens interpellés à Mantes-la-Jolie avaient provoqué une vive polémique, fin 2018.
Les images de lycéens interpellés à Mantes-la-Jolie avaient provoqué une vive polémique, fin 2018. © Capture d'écran Twitter @Obs_Violences
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Europe 1 avec AFP , modifié à
Des lycéens avaient été filmés à genoux, tête baissé, lors de leur interpellation à Mantes-la-Jolie, en banlieue parisienne, après des heurts avec la police fin 2018. Un juge va enquêter sur des accusations de "torture par personne dépositaire de l'autorité publique". 

Un juge va enquêter sur des accusations de "torture par personne dépositaire de l'autorité publique", six mois après la plainte de l'un des jeunes interpellés à Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines fin 2018, lors de heurts en marge de contestations lycéennes, a-t-on appris lundi de sources concordantes. Âgés de 12 à 21 ans, 151 jeunes avaient été mis à genoux, tête baissée, mains sur la tête et tenus en respect par des policiers, certains pendant plusieurs heures. 

"Voilà une classe qui se tient sage", avait commenté un policier filmant la scène, dont la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux avait provoqué un tollé. La plupart de ces jeunes avait été placés en garde à vue puis relâchés avec un rappel à la loi.

Des images qui avaient fait scandale 

Cette ouverture d'information judiciaire fait suite à la plainte avec constitution de partie civile déposée contre X début décembre 2019 par l'un des jeunes, a expliqué à l'AFP son avocat Arié Alimi. La désignation d'un juge d'instruction a été requise en mars par le parquet de Nanterre, a précisé ce dernier. L'enquête est également ouverte pour "torture sur mineur de 15 ans, atteinte arbitraire à la liberté par personne dépositaire de l'autorité publique, violence aggravée" et "diffusion sans son accord d'une personne identifiable menottée et mise en cause pénalement", a ajouté le parquet.

Après les faits, plusieurs familles et le syndicat lycéen UNL avaient aussitôt porté plainte pour "violences policières" mais l'enquête préliminaire, confiée à l'IGPN, la "police des polices", avait débouché sur un non-lieu en juillet 2019. L'UNL et un collectif de familles avaient donc décidé de redéposer plainte avec constitution de partie civile pour obtenir l'ouverture d'une instruction. C'est désormais chose faite pour au moins l'un des plaignants. "La première chose qu'on va demander, c'est l'audition des 151 lycéens en qualité de témoins", a indiqué Me Alimi, qui défend les intérêts d'une quinzaine d'entre eux.