Loire-Atlantique : le CHU de Nantes condamné pour ne pas avoir pris au sérieux une femme qui faisait un AVC

Le CHU de Nantes a été condamné par le tribunal administratif
Le CHU de Nantes a été condamné par le tribunal administratif © DAMIEN MEYER / AFP
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L'hôpital de Nantes devra verser 350.000 euros de dommages et intérêts à la victime qui a gardé de lourdes séquelles de son AVC pris en charge une heure après son appel au Samu.

Le CHU de Nantes (Loire-Atlantique) a été condamné par le tribunal administratif de Nantes à verser 350.000 euros à une femme lourdement handicapée après avoir fait un AVC en 2010. Le médecin régulateur du Samu n'avait pas pris l'appel au sérieux et la patiente avait été prise en charge tard, entraînant d'importantes séquelles, rapporte Le Parisien vendredi

Fourmillements, paralysie et difficultés d'élocution. Un soir d'octobre 2010, Valérie appelle le Samu, qui relève du CHU de Nantes, elle ressent des fourmillements et a des difficultés d'élocution... Des symptômes qu'elle associe immédiatement, à raison, à un accident vasculaire-cérébral (AVC) puisqu'elle est infirmière dans un centre rééducation qui prend en charge des victimes d'accidents de la route et d'AVC. 

"Ça ira mieux demain". Mais à l'autre bout du fil, l'assistant de régulation médicale se contente d'un interrogatoire administratif quand le médecin qui la prend en charge par la suite l'oriente directement vers la dépression et la prise d'alcool. Le praticien l'aurait même invitée à "se coucher" en lui assurant que "ça ira mieux demain", rapporte Le Parisien.

Valérie a dû alors ramper jusqu'à la porte de ses voisins et a finalement été prise en charge aux urgences une heure après son appel. "Ses traumatismes crâniens répétés ont pu jouer un rôle délétère sur l'évolution de l'AVC", avaient noté les experts mandatés dans cette affaire.

Des propos "totalement dépourvus d'humanité". Désormais lourdement handicapée, la quadragénaire ne peut plus exercer son métier d'infirmière et doit avoir recours à une aide ménagère quotidienne. Le tribunal administratif a estimé que "l'intervention de l'assistant de régulation médicale et du médecin régulateur ont été totalement inadaptés", et que "les propos tenus ont été totalement dépourvus d'humanité".

En plus des 350.000 euros de dommages et intérêts à Valérie, le CHU devra verser plus de 65.000 euros à la Caisse d'assurance-maladie pour les frais engagés pour la victime.