Ils achetaient des "kits" pour transformer leur pistolet en arme de guerre : 37 suspects interpellés

Environ 200 armes à feu ont été saisies par les forces de l'ordre.
Environ 200 armes à feu ont été saisies par les forces de l'ordre. © DCPJ
  • Copié
Pierre de Cossette , modifié à
La police judiciaire a mené une série d’interpellations mercredi matin dans toute la France, saisissant au passage une trentaine de ces kits achetés sur le web et environ 200 armes à feu.

C’est une petite pièce de métal qui a beaucoup occupé les policiers de l’Office central de lutte contre le crime organisé (Oclco) ces 15 derniers jours. Ce "kit", fabriqué en Chine et vendu sur un site internet hébergé aux États-Unis, permet à un pistolet de basculer en mode "automatique", autrement dit de tirer en rafale, en maintenant le doigt sur la gâchette. Et de le transformer en arme de guerre.

37 suspects, pour la plupart des amateurs d'armes, ont été interpellés mercredi matin, un peu partout en France, dans le cadre de ce dossier. Environ 200 armes à feu ont été saisies. 

"Ces armes peuvent se retrouver entre de mauvaises mains"

Fin avril, l’agence américaine en charge de la lutte contre le trafic d’alcool, de tabac et d’armes à feux (ATF) a transmis à Europol un listing de clients européens. Parmi eux, une quarantaine de personnes résidant en France, et de fait dans l’illégalité en se procurant ce kit. A Nanterre, au siège de la Direction Centrale de la police judiciaire, les enquêteurs n’ont pas souhaité traîner.

"Il s’agit du milieu des passionnés, des tireurs sportifs", détaille pour Europe 1 le commissaire Frédéric Doidy, chef de l’Oclco. "Mais il existe parfois une porosité avec le banditisme, et ces passionnés peuvent aussi être victimes de cambriolages. Ces armes peuvent se retrouver entre de mauvaises mains, celles de malfaiteurs et servir par exemple à des règlements de compte ou des vols à main armée. Il était important d’agir vite".

Des suspects interpellés un peu partout en France

Selon les informations d’Europe 1, la police judiciaire de Montpellier a d’ailleurs, il y a quelques jours, interpellé une équipe soupçonnée d’avoir menacé des victimes pour les contraindre à transporter de la drogue, équipe qui possédait un pistolet transformé avec ce kit. Deux autres Glock modifiés avaient également été saisis dans des affaires de stupéfiants notamment.

Ce mercredi, un peu partout dans l’Hexagone et jusqu’en Corse, les enquêteurs sont allés interpeller ces propriétaires, passibles de 5 ans de prison et 75.000 euros d’amende. Ils ont saisi une trentaine de ces kits commandés sur internet, et ont pu aussi –conséquence récente de l’évolution de la loi– saisir l’ensemble de leurs armes, même celles détenues légalement : au total, environ 200 pièces (revolvers, pistolets, carabines, fusils à pompe…).