Gard : s'affichant comme une fille de 18 ans, un prêtre attirait des ados sur internet

Le procureur a requis une mise en examen pour "corruption de mineurs".
Le procureur a requis une mise en examen pour "corruption de mineurs". © Photo d'illustration : KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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avec AFP , modifié à
Le procureur a requis la mise en examen du prêtre de 45 ans pour "corruption de mineurs" mais aussi "chantage". 

Soupçonné d'avoir attiré des adolescents sur les réseaux sociaux en s'affichant comme une fille de 18 ans, un prêtre  gardois a été mis en examen par un juge de Nîmes et suspendu par sa hiérarchie mercredi soir, a-t-on appris auprès du parquet et du diocèse. Le procureur de la République de Nîmes, Erick Maurel a indiqué avoir requis la mise en examen de ce prêtre de 45 ans pour "corruption de mineurs" mais aussi "chantage", via un réseau social, des faits passibles de sept ans de prison. Le procureur a également demandé le placement sous contrôle judiciaire du prêtre, dont la paroisse n'a pas été précisée. Cet homme n'aurait jamais rencontré physiquement ses victimes.

Photos dénudées. Une perquisition s'est déroulée au domicile du mis en cause, a ajouté le procureur, soulignant que "du matériel informatique a été saisi" et "est en cours d'exploitation". Une enquête était ouverte depuis quelques mois après que trois jeunes adolescents ont expliqué avoir été attirés sur internet par une jeune fille qui semblait de leur âge. Mais sur la toile, derrière le pseudo féminin, se cachait non pas une fille de 18 ans mais bien un quadragénaire. Les mineurs avaient fourni au prêtre des photos d'eux dénudés, pensant qu'ils allaient séduire la jeune fille en question. Le prêtre est également suspecté d'avoir fait chanter un jeune en lui disant qu'il allait diffuser des images de lui dénudé sur les réseaux sociaux.

Identification de l'adresse IP. Ce sont des parents, alertés par leur fils, qui auraient dénoncé les faits, permettant le déclenchement d'une enquête pénale à l'issue de laquelle les enquêteurs du groupement de gendarmerie du Gard ont réussi à identifier les adresses IP des ordinateurs utilisés par le prêtre. "Notre pensée rejoint d'abord toutes les personnes blessées, affectées, déstabilisées par des agissements délictueux : les enfants et les jeunes concernés, leurs familles ainsi que les paroissiens et tous ceux qui estiment que leur confiance est trahie", soulignait mercredi soir l'évêque de Nîmes Mgr Robert Wattebled.