Le tribunal de Saint-Nazaire a reconnu le restaurateur coupable de blessures involontaires, mais l’a relaxé des faits de mise en danger de la vie d’autrui. 1:38
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Marion Dubreuil, édité par Pauline Rouquette
Le restaurateur dans l'établissement duquel une fillette avait été intoxiquée au détergent, en 2019, a été condamné lundi à 25.000 euros d'amende avec sursis pour blessures involontaires. "Une condamnation qui n'en est pas une", dénonce le père de la fillette. Opérée une douzaine de fois, celle-ci est aujourd'hui encore alimentée par sonde.

Condamnation symbolique pour un restaurateur de Pornic. Celui-ci a écopé de 25.000 euros d’amende avec sursis pour blessures involontaires. En août 2019, une fillette de moins de deux ans avait été intoxiquée au détergent dans son restaurant. Elizabeth avait bu une partie du contenu d’une bouteille de jus de fruit, mais il s’agissait en réalité d’un produit pour lave-vaisselle reconditionné.

"C'est une condamnation qui n'en est pas une"

L'enfant avait été gravement blessée à l’œsophage, subissant depuis une douzaine d’interventions chirurgicales. À seulement trois ans et demi, elle est encore alimentée par sonde. Ainsi, le tribunal de Saint-Nazaire a reconnu le restaurateur coupable de blessures involontaires, mais l’a relaxé des faits de mise en danger de la vie d’autrui. Il a néanmoins tenu compte du fait qu’il était en congé quand l’un de ses salariés a servi par erreur du détergent à la place d’un jus de raisin à cette fillette en août 2019. Incompréhensible pour le père d’Elisabeth, Alexandre Kob.

"C’est une condamnation qui n’en est pas une", dit-il. "Aujourd’hui, un citoyen qui sort sans son masque va prendre une amende de 135 euros, mais un restaurateur qui brûle l’œsophage d’une fillette, même involontairement, va avoir une amende avec sursis, c’est-à-dire pas besoin de la payer", poursuit le père de la fillette. "Comment je vais pouvoir l’expliquer à ma fille qui va avoir 4 ans ? Je vais être obligé d’utiliser des mots relatifs au milieu scolaire, je vais lui dire que le monsieur il a une avertissement à la conduite, un mot dans son carnet."

Le parquet de Saint Nazaire, qui avait requis 50.000 euros d’amende et six mois de prison avec sursis, estimant que l’employeur est le garant en termes de sécurité et d’hygiène, a dix jours pour faire appel de cette décision. Les intérêts civils seront déterminés lors d’une autre audience, le 25 novembre prochain.