Féminicide : un retraité sera jugé pour avoir tué puis démembré sa compagne

Un retraité de 69 ans sera prochainement jugé pour avoir tué sa compagne, dont le corps avait été retrouvé démembré et calciné dans un bois de Vernouillet (Yvelines) (Illustration)
Un retraité de 69 ans sera prochainement jugé pour avoir tué sa compagne, dont le corps avait été retrouvé démembré et calciné dans un bois de Vernouillet (Yvelines) (Illustration) © SEBASTIEN BOZON / AFP
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Europe 1 avec AFP
Un homme de 69 ans est accusé d’avoir tué sa compagne, avant de découper et de brûler son corps dans une forêt des Yvelines en 2017. Il aura fallu deux ans pour les enquêteurs pour identifier la victime. Son compagnon est accusé d'avoir simulé des preuves de vie: SMS, retraits bancaires et autres. 

Un retraité de 69 ans sera prochainement jugé pour avoir tué sa compagne, dont le corps avait été retrouvé démembré et calciné dans un bois de Vernouillet (Yvelines) en 2017, a appris l'AFP dimanche de source proche du dossier.

L'homme a été renvoyé, le 18 mars dernier, pour meurtre sur conjoint et atteinte à l'intégrité d'un cadavre devant une cour d'assises à Versailles. Contactée, son avocate n'a pas souhaité commenter à ce stade. La famille "attend, avec beaucoup d'espoir, un certain nombre d'explications de la part de l'accusé" lors du procès dont la date n'est pas encore connue, a réagi Me Anne Bouillon, avocate du fils de la victime. Cette affaire est "emblématique" des féminicides, "c'est-à-dire que les femmes meurent en silence", a-t-elle dénoncé.

Le 31 août 2017, des morceaux de corps brûlés étaient retrouvés sur un chemin pédestre de Vernouillet, à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de Paris. Il faudra deux ans aux enquêteurs pour les identifier: ils appartiennent à une sexagénaire, signalée disparue par son compagnon le 16 octobre 2017. Son ADN, retrouvé au domicile du compagnon à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), sur une brosse à cheveux, permet le rapprochement.

 

Le compagnon est accusé d'avoir simulé des preuves de vie 

L'identification a été d'autant plus compliquée que le compagnon est accusé d'avoir simulé des preuves de vie: SMS, retraits bancaires... Pendant un an et quatre mois, plus de 28.000 euros ont été débités du compte de la défunte, d'après des éléments de la procédure.

L'homme a fait des premiers aveux, avant sa mise en examen et son placement en détention provisoire le 17 octobre 2019. Il a raconté avoir étranglé sa compagne chez lui, assurant que celle-ci était violente et jalouse et avait aussi cherché à l'étrangler.

Il a ensuite donné des versions un peu différentes au cours de l'enquête. Il a également reconnu avoir utilisé un couteau et une scie manuelle pour démembrer le corps. Sans doute aussi d'autres outils, comme une scie mécanique, selon les enquêteurs.

L'accusé a ensuite transporté, dans la nuit, le corps démembré, dans des sacs de gravats, à Vernouillet où il l'a brûlé. Le couple était ensemble depuis 2016. Lui, chauffeur de taxi à son compte, ne présentait pas de pathologie particulière selon un expert. Il entretenait aussi une relation avec une autre femme.

Elle, 67 ans, décrite par l'expert comme ayant une personnalité "dépressive" et "impulsive", avait montré une tendance à se "dévaloriser" lors de séjours en hôpital psychiatrique.