La lutte contre les féminicides est «une question de temps», insiste Moreno
Depuis ce début d'année, trois femmes ont été tuées en une semaine par leur conjoint ou ex-conjoint. Pour Élisabeth Moreno, ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, "les moyens aujourd'hui sont en place, c'est une question de temps" pour qu'ils soient effectifs, disait-elle au micro d'Europe 1.
"C'est un début d'année absolument tragique pour les femmes", se désole Élisabeth Moreno. En l'espace d'une semaine, alors que l'année 2022 démarre à peine, trois femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. "Le premier janvier, nous avons trois femmes qui ont été assassinées", ajoute la ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, invitée d'Europe 1 ce samedi matin. Sur l'année 2021, le nombre de féminicides s'élève à 113.
Une "question de temps"
"C'est terrible quand on voit tout le travail qui a été fait ses cinq dernières années." Pourtant, pour les associations féministes, le gouvernement n'a pas mis les moyens nécessaires pour éviter ces drames. Mais pour la ministre, c'est "une question de temps" et non de moyens.
"Nous travaillons à corps perdu sur ce sujet depuis cinq ans. Il y a presque 50 mesures qui ont été mises en place, que ce soit pour protéger les victimes, pour mieux prendre en compte leur parole ou les mettre à l'abri. Et puis, pour éviter aussi le passage à l'acte et la récidive de ces auteurs", précise-t-elle avant d'ajouter que "jamais un gouvernement n'avait autant pris ce sujet à bras-le-corps".
"Elles ne sont pas seules"
Financièrement aussi, l’exécutif a investi. Si cela reste insuffisant pour les associations, la ministre regrette que les mesures prises n'aillent pas assez vite, mais précise : "Nous sommes quasiment au milliard utilisé pour protéger les victimes des violences conjugales." Élisabeth Moreno rappelle aussi que le gouvernement a augmenté de 60% les places d'hébergement et a voté quatre lois en quatre ans. "Sur ces faits qui sont extrêmement graves, il faut être factuel."
On compte près de 200.000 femmes violentées en France. Des chiffres en constante augmentation. "Vous pouvez, sans avoir à déposer plainte, être protégés par les forces de l'ordre. Le ministère de la Justice est pleinement engagé tout comme le ministère de l'Intérieur. Ils peuvent déposer plainte dans une mairie, association, chez des amis, chez des parents. Nous mettons en place autant de dispositifs que nous le pouvons pour que les victimes se sentent systématiquement entendues, protégées et accompagnées", insiste Élisabeth Moreno.
"Elles ne sont pas seules", rappelle la ministre. Aujourd'hui, seulement 20% des femmes signalent les violences conjugales qu'elles subissent.
Si vous êtes témoin ou victime de violences conjugales, sexistes ou sexuelles, vous pouvez contacter le 3919 (appel gratuit depuis un fixe ou un mobile) ouvert 7 jours sur 7 et 24h/24. L'appel est anonyme et ne figure pas sur les factures de téléphone.
Vous pouvez également signaler ces violences en ligne sur le site du service public , qui propose aussi un moteur de recherche pour trouver un commissariat ou une gendarmerie à proximité, qui a obligation de prendre votre plainte.