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Thibaud Hue avec AFP / Crédit photo : REMY GABALDA / AFP
Un animateur de centre aéré de Toulouse, placé en garde à vue en début de semaine, a été mis en examen mercredi pour "captation, fixation et exportation d'images à caractère pédopornographique et agression sexuelle sur mineur de 15 ans". Il est soupçonné d'avoir filmé des enfants qu'il emmenait aux toilettes puis d'avoir diffusé les images sur internet.

Un animateur de centre aéré de Toulouse, soupçonné d'agression sexuelle sur mineur et d'avoir filmé des enfants qu'il emmenait aux toilettes puis de diffuser les images sur internet, a été mis en examen mercredi, a-t-on appris auprès du parquet. Ce qui est mis en cause dans cette affaire est surtout les carences à l'embauche de ce type d'individu.

Un homme de 28 ans

Cet homme de 28 ans, "employé par la ville de Toulouse et intervenant dans plusieurs structures (...) créait du contenu sur la toile à partir de photographies ou de films d'enfants prépubères dont il captait la nudité sur son lieu de travail en se focalisant sur les parties intimes", écrit le parquet dans un communiqué. Il a été interpellé lundi dans une école du centre de Toulouse où il travaillait, et placé en garde à vue.

200 photographies, 82 vidéos d'enfants

Par la suite, "la seule exploitation du téléphone portable utilisé par l'intéressé permettait de découvrir près de 200 photographies et 82 vidéos d'enfants parfois nus, parties intimes dévoilées", ajoute le parquet.

L'animateur a été mis en examen pour "captation, fixation et exportation d'images à caractère pédopornographique et agression sexuelle sur mineur de 15 ans", a précisé le parquet qui a demandé sa mise en détention provisoire.

Informée dès lundi de sa garde à vue, la mairie de Toulouse affirme l'avoir "immédiatement suspendu" de ses fonctions. "Toutes les mesures ont été prises pour ne pas perturber et accompagner les enfants et leurs parents avec notamment la mise en place d'une cellule d'écoute", a annoncé la mairie qui "va déposer plainte avec constitution de partie civile".

Pour devenir animateur, seul le casier judiciaire est exigé

Aujourd'hui pour devenir animateur, le parcours est plutôt simple. Un entretien, des questions pour cerner le profil du candidat. Seul le casier judiciaire est exigé et cela n'empêche pas les pédocriminels d'exercer au contact d'enfant. Ce que pointe du doigt Anissa, militante et fondatrice de l'association Young and Safe, contre les violences sur enfants et adolescents. Elle est à l'origine du hashtag #MeTooAnimation. 

"Ça ne prouve encore une fois rien du tout. Toute une partie des personnes qui potentiellement pourraient être signalées ne sont pas dénoncées. Tout simplement parce que les victimes ne vont pas porter plainte. Et souvent les plaintes n'aboutissent pas. Et dans ces cas-là, le directeur du centre aéré ou la directrice ne peuvent pas le savoir", affirme-t-elle.

Cet été, Anissa est d'ailleurs animatrice et directrice adjointe d'une colonie de vacances. Elle recommande davantage de vigilance de la part des organismes. "Quand on recrute des animateurs, moi ce que je fais au téléphone, c'est vraiment faire de longs entretiens pour poser des questions plutôt axées autour du concept des violences sexuelles. Après, au niveau des organismes, il faudrait en fait avoir un fichier où sont regroupés les signalements. Souvent, on va avoir des animateurs qui signalent à leur directeur, directrice, des comportements de leurs collègues et il n'y a aucune suite", indique-t-elle au micro d'Europe 1.

Le secteur se fragilise de plus en plus et peine à trouver des animateurs. Conséquence : les organismes dos au mur sont forcés de recruter parfois n'importe qui, confie Anissa.