Incidents lors de Reims-Bastia : la colère ne retombe pas en Corse

Les manifestants, essentiellement des jeunes de 16 à 30 ans, protestent contre les arrestations qui ont eu lieu samedi, en marge du match Reims-Bastia.
Les manifestants, essentiellement des jeunes de 16 à 30 ans, protestent contre les arrestations qui ont eu lieu samedi, en marge du match Reims-Bastia. © Pascal Pochard Casabianca / AFP
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Frédéric Michel, envoyé spécial en Corse, et T.M. , modifié à
De nouvelles violences ont éclaté devant le commissariat de Corte, lundi soir, en réaction aux incidents survenus samedi lors du match de Bastia à Reims.

Lundi soir, la caserne de gendarmerie de Corte ressemblait à un camp retranché. En Corse, on ne digère toujours pas les poursuites judiciaires engagées contre huit supporters du club de football de Bastia. Ils sont accusés de violences contre des policiers après le match à Reims, samedi. Le procès a été renvoyé à la fin mars, mais les manifestations ne faiblissent pas.

Jets de pierres et de bouteilles contre gaz lacrymogènes. Quelque 500 personnes étaient ainsi rassemblées devant la gendarmerie de Corte, lundi soir. Le face-à-face a été très tendu, mais sans les débordements de la veille à Bastia. Les manifestants, essentiellement des jeunes de 16 à 30 ans, certains encagoulés, se sont massés devant les grilles, jetant pierres et bouteilles, avant d'être repoussés par des gaz lacrymogènes.

"Trop, c'est trop". Dans la journée, plusieurs syndicats étudiants avaient appelé à une journée "université morte". "On en a marre. On ne le dit peut-être pas de la bonne manière, mais pour nous, il est inacceptable qu'il y ait des bavures policières à caractère raciste à l'encontre de la jeunesse corse. On veut envoyer un message à l'Etat, aux forces de l'ordre. Trop, c'est trop", estime Antone Casanova, du syndicat étudiant CGC.

"C'est carrément un problème politique". Parmi ces jeunes, plusieurs sont amis avec quelques-uns des supporters interpellés à Reims. "C'est par soutien, par union", explique l'un d'eux. "De ce qu'on a pu comprendre, ça a été des attaques gratuites, accompagnées de slogans racistes, complètement anti-corses. On ne rentre même plus dans le cadre du sport. On a entendu le ministère de l'Intérieur dénoncer le hooliganisme, mais ce n'est pas du hooliganisme, c'est carrément un problème politique. Aujourd'hui, il y a un grand malaise entre les représentants de l'Etat, les forces dites 'de l'ordre' et les Corses", observe un manifestant au micro d'Europe 1.

Procès reporté au 22 mars. Au moins une personne aurait été interpellée hier. Les manifestants promettent de rester mobiliser jusqu'au 22 mars, date à laquelle a été reporté le procès des supporters bastiais. De nouvelles tensions pourraient émerger en marge de la rencontre prévue samedi entre Bastia et le FC Nantes.