George Tron avait été acquitté en première instance en 2018. 1:48
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Guillaume Biet édité par Léa Leostic , modifié à
Georges Tron a été condamné mercredi en appel à cinq ans de prison, dont trois ans ferme, pour viol et agression sexuelle sur une collaboratrice de sa mairie de Draveil, Virginie Ettel. Au micro d’Europe 1, elle confie jeudi son soulagement de voir son long combat se terminer, mais aussi sa volonté de reprendre une vie "comme tout le monde".

"Un soulagement". Les mots de Virginie Ettel pour qualifier le moment où elle a entendu le verdict : Georges Tron a été condamné à cinq ans de prison, dont trois ans ferme, pour viol et agression sexuelle, sur sa collaboratrice à la mairie de Draveil. "Quand j’ai entendu que tout avait été retenu en ce qui le concerne, ça a été un soulagement parce que c’est ce que je demande depuis dix ans : être entendue. Je me suis effondrée parce que c’est humain et que je me dis que, enfin, j’avais été entendue", confie-t-elle en exclusivité au micro d’Europe 1. "J’ai du mal à y croire", ajoute-t-elle également.

"Il ne faut pas laisser tomber"

Georges Tron a donc passé sa première nuit derrière les barreaux mercredi. Le verdict est tombé près de dix ans après la plainte de Virginie Ettel, qui dit n’avoir jamais cessé de se battre. "On y croit encore et toujours. Mais parfois, j’ai voulu tout laissé tomber. J’ai subi des menaces et deux agressions. C’est quelque chose de très difficile. Aujourd'hui, on parle de #MeToo et c’est très bien. La parole se libère. Mais il y a dix ans, il n’y avait pas tout ça. Ça a été compliqué à gérer. Mais le résultat est là : il ne faut pas laisser tomber", développe-t-elle.

Après le jugement, Georges Tron est parti directement en prison. "Je voulais juste qu’on me dise 'on vous croit, vous êtes victime, ils sont coupables’. Le reste m’importe peu. Maintenant, je vais essayer d’aller vers l’horizon, avancer, avoir une vie comme tout le monde", réagit Virginie Ettel.  

Un verdict au-delà des réquisitions

Le verdict est allé au-delà des réquisitions du ministère public en ce qui concerne Georges Tron. L'avocat général avait requis cinq ans de prison, dont trois avec sursis, contre l'édile de 63 ans et demandé que la peine ferme soit plutôt effectuée sous bracelet électronique. Les deux accusés niaient en bloc les faits reprochés et soutenaient que les "mensonges" des plaignantes participaient d'un "complot" fomenté par les adversaires politiques de Georges Tron dans l'Essonne.