SNSM Sables d'Olonne 1:32
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Charles Guyard édité par Guilhem Dedoyard
Un an après la mort de trois sauveteurs en mer lors d'une opération de sauvetage, l'émotion est toujours palpable aux Sables-d'Olonne. Une cérémonie d'hommage est prévue dimanche en leur honneur, à partir de 18 heures.

Le 7 juin 2019, trois sauveteurs en mer trouvaient la mort alors qu’ils étaient partis secourir un pêcheur au large des Sables-d'Olonne. Un an après, jour pour jour, le souvenir de cette journée tragique, qui a endeuillé la Société nationale de sauvetage en mer, est toujours présent dans la station balnéaire. Une cérémonie est organisée ce dimanche à partir de 18 heures sur le remblai, face au lieu du drame.

Un sauvetage en pleine tempête

Il y a un an alors que la tempête Miguel s'abattait sur les côtes vendéennes, sept sauveteurs étaient partis tenter de secourir un pêcheur, sorti malgré les conditions climatiques et dont le corps a été retrouvé neuf jours plus tard. Leur disparition avait ému la France entière, jusqu'au président Emmanuel Macron, venu aux Sables d’Olonne pour un hommage national.

De son bureau donnant sur la mer, Michel Martin n’a rien manqué du drame qui s’est déroulé à quelques centaines de mètres seulement du rivage. Le canot "était juste devant nous et il s'est retourné en face", se souvient-il. "Nous avons vu les gens dans l'eau, on ne savait pas du tout combien ils étaient, nous on en avait vu quatre qui ressortaient avec les gilets, qui arrivaient devant", raconte ce témoin impuissant du drame.

"On vit avec, on y pense tous les jours"

Parmi les quatre sauveteurs qui reviennent sur le rivage Christophe Monnereau, le patron de la station SNSM des Sables d’Olonne. Ce 7 juin en fin de matinée, il était à bord de la vedette numéro 061 avec six autres sauveteurs bénévoles, dont son propre fils, Jérôme. En quelques minutes, l’opération tourne à la catastrophe. Le canot chavire et les sauveteurs chutent dans une mer déchaînée par la tempête. "Là les vagues sont arrivées, on a été séparés", "la vague fait aussi que les vitres explosent" se souvient-il.

À ce moment-là, Christophe Monnereau n'est pas sûr de s'en sortir ."C'est constamment la tête sous l'eau et sans savoir où ça va s'arrêter, en pensant qu'on va se noyer parce que de toute façon dans notre tête ça allait être très compliqué". Finalement il arrive à sortir la tête de l'eau. "Je vois David qui remonte le long des rochers, par contre je ne vois pas mon fils" raconte-t-il.  

Un an après, le traumatisme est toujours présent. "On vit avec, on y pense tous les jours, c'est ancré, c'est marqué, c'est gravé". Une stèle, installée sur le remblai il y a quelques jours, commémore le sacrifice des trois sauveteurs.