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Antoine Bienvault / Crédit photo : STUART BROCK / AFP
Au moins six migrants sont décédés samedi dans la Manche, entre la France et l'Angleterre. D'origine afghane, ils tentaient de rejoindre les côtes britanniques sur une embarcation de fortune qui a chaviré pendant la traversée. Un drame malheureusement peu surprenant, selon la vice-présidente de l'association d'aide aux migrants Salam.

Un nouveau drame s'est déroulé dans la Manche ce samedi. À bord d'une embarcation de fortune, plusieurs dizaines de personnes ont tenté de rejoindre les côtes britanniques de manière illégale. D'origine afghane, au moins six d'entre elles sont décédées. 58 à 59 personnes ont tout de même pu être sauvées par les navires français et britanniques. Dans ces conditions de navigation, parfois tout s'accélère.

755 personnes arrivées en Angleterre en une seule journée

Moins de vent, moins de vagues et donc plus de migrants qui ont tenté de traverser la Manche ces derniers jours. Selon le ministère de l'Intérieur britannique, 755 personnes sont arrivées sur la seule journée de jeudi, un record depuis le début de l'année. Mais la traversée sur ces embarcations de fortune reste très périlleuse. Ce nouveau drame n'est malheureusement pas une surprise pour Claire Millot, vice-présidente de l'association d'aide aux migrants Salam.

"Évidemment, on savait que ça ne pouvait que se produire et se reproduire parce que ces gens, on les pousse dehors. C'est la politique actuelle de non-accueil en France qui les pousse à monter sur ces canaux", fustige-t-elle. "Quand vous vous rendez compte que, à Calais, c'est un jour sur deux qu'ils sont chassés de l'endroit où ils ont planté leur tente. Donc, on les force à partir. C'est quelque chose qui est épouvantable", ajoute cette membre d'association.

Le secrétaire d'État chargé de la Mer, Hervé Berville, s'est rendu sur place dans l'après-midi. Il affirme de son côté que les coupables sont avant tout les passeurs à l'origine de ces traversées clandestines qu'il n'hésite pas à qualifier de criminels. Les autorités estiment qu'environ un millier de migrants attendent actuellement un passage sur le littoral nord de la France.