Une école a été incendiée dans la nuit de jeudi à vendredi à Mont-Saint-Martin. (Illustration) 1:13
  • Copié
avec AFP / Crédit photo : NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Une école a été incendiée dans la nuit de jeudi à vendredi à Mont-Saint-Martin, une commune de Meurthe-et-Moselle touchée par des émeutes il y a deux semaines, provoquant le "ras-le-bol" du maire qui appelle Emmanuel Macron à "venir" sur place.

"J'en ai ras le bol. On n'en peut plus, ça fait 10 jours que la ville est en grande souffrance", a déclaré le maire (PCF) Serge de Carli à un correspondant de l'AFP, énumérant les dégâts des violences urbaines survenues après la mort de Nahel, tué par le tir d'un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre le 27 juin.

"C'est insupportable, il n'y a pas de mots"

"Il y a eu le centre pour autistes incendié, la maison médicale, la maternelle attaquée, le collège attaqué, la buvette et le club house du club de foot qui sont partis en fumée, la mairie saccagée, et l'école aujourd'hui... C'est insupportable, il n'y a pas de mots", a-t-il témoigné sur place. L'inspecteur académique et la directrice de l'école étaient également présents. L'élu a affirmé avoir écrit au président de la République, souhaitant "qu'il vienne se rendre compte de ce qui se passe ici, sur un territoire que je considère oublié".

"Les services publics se délitent, il manque un tiers des effectifs de police sur le territoire de la commune, La Poste est fermée, les transports ne vont pas bien, les services médicaux ne vont pas bien", a notamment souligné le maire. Il n'y aura pas de feu d'artifice vendredi soir dans sa commune.

L'incendie de l'école, qui a endommagé "50 mètres carrés", du bâtiment est le "seul incident" de la nuit, a indiqué de son côté la préfecture de Meurthe-et-Moselle, précisant qu'il n'y avait pas eu d'interpellations. 

Plusieurs épisodes d'émeutes fin juin

Fin juin, Mont-Saint-Martin, commune limitrophe de la Belgique et du Luxembourg, a connu plusieurs épisodes d'émeutes. Un jeune homme de 25 ans, Aimène Bahouh, a été grièvement blessé dans la nuit du 29 au 30 juin, sa famille affirmant qu'il a été touché par un tir du Raid alors qu'il se trouvait au volant de sa voiture.

Le parquet de Nancy a indiqué jeudi avoir requis l'ouverture d'une information judiciaire contre X du chef de "violences volontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à huit jours, par personne dépositaire de l'autorité publique et avec usage d'une arme" dans cette affaire. Aimène Bahouh est toujours hospitalisé dans un état "stationnaire mais préoccupant", selon le parquet.