Attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray : le point sur l'enquête

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Guillaume Biet avec G.S. et AFP , modifié à
Le cousin de l'un des tueurs a été mis en examen et écroué, dimanche. Et les policiers se posent encore bien des questions sur les deux auteurs de l'assassinat.

Alors que des célébrations et des hommages ont eu lieu un peu partout en France ce dimanche, après l'attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, Europe 1 fait le point sur l'enquête menée par la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire et les services de renseignement. Un suspect, le cousin de l'un des tueurs, a été mis en examen et écroué, dimanche. Et les policiers se posent encore bien des questions sur les deux auteurs de l'assassinat.

Quels liens entre les deux terroristes ? Cinq jours après l'attentat, les enquêteurs cherchent toujours à établir quels liens unissaient les deux terroristes, vivant à 700 kilomètres l'un de l'autre. Le bornage de leurs téléphones portables montre qu’ils se sont retrouvés près de Rouen dès le samedi précédent l’attentat. Ce qui veut dire qu’avant l’attaque, ils ont passé plus trois jours ensemble, au cours desquels ils ont vraisemblablement enregistré leur vidéo d’allégeance à Daesh.

Deux suspects relâchés. La garde à vue d'un réfugié syrien, interpellé jeudi dans l'Allier, a par ailleurs été levée dimanche, selon une source judiciaire. La photocopie du passeport de cet homme, qui résidait dans un centre d'accueil de demandeurs d'asile de l'Allier, avait été retrouvée au domicile d'un des auteurs de l'attentat, Adel K. Mais, "au final, aucun élément n'a démontré qu'il avait une quelconque implication dans les faits", selon une source proche de l'enquête.

Le cousin de l'un des tueurs mis en examen. Le cousin du second tueur, Abdel Malik P., a lui été mis en examen et écroué dimanche, le parquet estimant qu'il "avait parfaitement connaissance, si ce n'est du lieu et du jour précis, de l'imminence d'un projet d'action violente". Il est mis en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle" dans le cadre de l'information judiciaire ouverte ce dimanche par le parquet de Paris.

Par ailleurs, dans une information judiciaire distincte, Jean-Philippe J., 20 ans, qui avait tenté de rejoindre la Syrie en juin avec Abdel Malik P., a lui aussi été mis en examen du chef d'association de malfaiteurs terroriste. Fiché "S", il s'était rendu le 10 juin en Turquie avec Abdel Malik P., mais il avait été refoulé du pays le lendemain. Ce dernier, qui n'était pas à l'époque signalé pour radicalisation, était aussi rentré en France.

De nombreuses questions. Un autre jeune homme qui était interrogé, un ado de 16 ans, est sorti de garde à vue samedi. Il n’est pas mis en cause dans l’enquête sur l’attentat. Mais il devrait quand même être poursuivi pour apologie du terrorisme, vu les documents retrouvés dans son téléphone et son ordinateur. Sachant que son grand frère est un djihadiste, parti en Syrie et proche de l’un des assaillants de l’église. Au point que les enquêteurs se demandent s’il n’a pas joué, à distance, un rôle dans la préparation de l’attaque.