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Antoine Bienvault (à Arras) / Crédits photo : LUDOVIC MARIN / AFP , modifié à
Un homme âgé de 20 ans, né en Ingouchie, république du Caucase russe, et fiché pour radicalisation, a tué un enseignant et blessé trois personnes vendredi matin dans son ancien collège-lycée à Arras. Sur place, les habitants sont sous le choc.

Des petites lunettes, des chemises à carreaux et une irrépressible envie de transmettre... Dominique Bernard, enseignant de français, agrégé de lettres, a été victime d'une attaque terroriste islamiste vendredi en plein cœur de son lycée à Arras dans le Pas-de-Calais. Il a été mortellement poignardé par un individu connu des services de renseignement, fiché S et radicalisé. L'assaillant présumé a également fait trois blessés. L'attaque ultra-violente a largement ému toute la ville d'Arras vendredi. 

"C'est un fait de société qui se renouvelle un peu trop souvent"

Sur place, les habitants se disent très choqués par un drame qu'ils ne pensaient pas imaginable dans leur ville. Un attentat qui secoue le pays et une barbarie indescriptible qui frappe encore l'Éducation nationale. Maïthé, qui habite la ville depuis 30 ans, ne pensait jamais connaître ça à Arras. "Je suis très choquée. À part de la petite délinquance, on n'a jamais eu de gros soucis. C'est un fait de société qui se renouvelle un peu trop souvent...", regrette-t-elle.

"Ça peut arriver partout, il faut maintenant en être conscient"

Cette autre riveraine, rencontrée par Europe 1, habite à quelques mètres du lycée. Elle a passé une partie de l'après-midi vendredi derrière les cordons de sécurité pour témoigner de son soutien. "C'est perturbant, surtout quand on a des enfants au collège et au lycée. On se sent touché de très près, on n'a pas l'habitude de ça, mais ça peut arriver partout, il faut maintenant en être conscient", affirme-t-elle.

Un drame qui a aussi bouleversé le quotidien de Willem, gérant d'un restaurant à deux pas, la préfecture lui a ordonné de fermer sa terrasse pour la journée. Une décision immédiatement respectée. "De toute façon, les gens n'avaient plus envie de manger ou de boire des verres. On était plus sur la télé que sur nos verres... C'est une journée triste pour Arras", confie-t-il au micro d'Europe 1. Vendredi soir, dans le centre-ville, il suffisait de tendre l'oreille autour des terrasses remplies pour comprendre que le sujet était encore sur toutes les lèvres.