Attaque du Thalys : un Marocain lié au djihadiste Abaaoud transféré en France et inculpé

Remis le 26 octobre à la justice française, l'homme a été mis en examen pour "complicité de tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste".
Remis le 26 octobre à la justice française, l'homme a été mis en examen pour "complicité de tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste". © NICOLAS MAETERLINCK / BELGA / AFP
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avec AFP , modifié à
L'homme était un proche d'Abdelhamid Abaaoud, donneur d'ordre présumé de l'attaque déjouée dans le Thalys Amsterdam-Paris, le 21 août 2015.

Un Marocain, soupçonné d'avoir participé à la préparation de l'attaque dans un train Thalys le 21 août 2015, a été transféré d'Allemagne en France où il a été mis en examen et écroué, a indiqué vendredi une source judiciaire.

Proche d'Abdelhamid Abaaoud, donneur d'ordre présumé de l'attaque déjouée dans le Thalys Amsterdam-Paris et cerveau des attentats parisiens du 13 novembre 2015, Redouane Sebbar, 25 ans, était détenu en Allemagne depuis fin 2016. Remis le 26 octobre à la justice française, qui avait délivré trois mois plus tôt un mandat d'arrêt européen à son encontre, il a été mis en examen pour "complicité de tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle", a précisé la source judiciaire.

Soupçonné d'avoir eu connaissance des projets d'attentats du terroriste. D'après des investigations allemandes, Sebbar est considéré comme un membre du "cercle fermé" d'Abaaoud dont il a partagé certains voyages en Europe. Il est soupçonné d'avoir eu connaissance des projets d'attentats du djihadiste, en particulier lorsque ce dernier téléguidait la cellule de Verviers, en Belgique, démantelée en janvier 2015. Sebbar est dans le viseur des juges français en raison notamment d'un aller-retour éclair en Thalys entre Paris et Bruxelles cinq jours avant l'attaque.

Monté dans le train sur ordre d'Abaaoud. Le 21 août 2015, un autre Marocain, Ayoub El Khazzani, avait ouvert le feu dans le train peu après son entrée sur le territoire français, armé d'une kalachnikov et de neuf chargeurs plein. Il avait blessé deux passagers avant d'être maîtrisé par des militaires américains en vacances, évitant un potentiel carnage. L'attaque s'est déroulée trois mois avant l'équipée meurtrière des commandos du 13 novembre à Paris. Longtemps silencieux, El Khazzani, a finalement avoué en décembre 2016 qu'il était monté dans ce train sur ordre d'Abaaoud. Ce dernier a été tué cinq jours après les attentats du 13 novembre, dans un assaut policier à Saint-Denis, près de Paris.

L'enquête avance du côté belge. Un troisième suspect est écroué en France depuis avril. Il est soupçonné d'avoir joué un rôle d'éclaireur en donnant des indications à Abaaoud et El Khazzani, pour s'infiltrer en Europe par la route des migrants, au retour de la Syrie. Les investigations progressent aussi en Belgique, où ce dossier est également instruit : deux Belges ont été inculpés mardi, dont Mohamed Bakkali, un des logisticiens présumés des attentats du 13 novembre, désormais soupçonné d'avoir joué un rôle prépondérant dans l'organisation de l'attaque du Thalys.