Policière poignardée à Rambouillet : trois proches de l'assaillant en garde à vue

Attaque au couteau Rambouillet policière tuée Bertrand GUAY / AFP
L'attaque au couteau a eu lieu au commissariat de Rambouillet, vendredi. © Bertrand GUAY / AFP
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La rédaction d'Europe 1 , modifié à
Une policière a été tuée à coups de couteau dans le sas d’entrée du commissariat de Rambouillet, vendredi en début d'après-midi. L'auteur présumé, blessé par balles, est mort des suites de ses blessures. Le parquet national antiterroriste s'est saisi de l'enquête, alors que trois proches de l'assaillant ont été placés en garde à vue. 
L'ESSENTIEL

Un homme a tué à coups de couteau une fonctionnaire de police, vendredi au commissariat de Rambouillet, dans les Yvelines, avant d'être interpellé et blessé par balles par d'autres agents. Il est décédé des suites de ses blessures. Le parquet national antiterroriste s'est saisi de l'enquête, alors que trois proches de l'assaillant ont été placés en garde à vue. Le Premier ministre Jean Castex, qui s'est rendu sur place, a dénoncé un "geste barbare et d'une infinie lâcheté". 

Les informations à retenir : 

  • Un homme de nationalité tunisienne a poignardé et tué une fonctionnaire de police, vendredi à Rambouillet
  • Blessé par balles par d'autres agents, il est décédé
  • Trois personnes de son entourage ont été placées en garde à vue
  • Le parquet national antiterroriste s'est saisi de l'enquête
  • La sécurité est renforcée devant les commissariats et les gendarmeries 

Un Tunisien de 36 ans arrivé en France en 2009

Les faits se sont produits vers 14h20 dans le sas de ce commissariat. La fonctionnaire administrative, touchée à la gorge et qui était d'abord en arrêt cardio-ventilatoire, est décédée sur place, malgré l'intervention des pompiers. Âgée de 49 ans et mère de deux enfant, elle a été attaquée alors qu'elle venait de reprendre son service après être sortie pour changer son disque de stationnement.

D'après les documents retrouvés sur lui, l’auteur était un Tunisien de 36 ans, arrivé en 2009 en France, en situation irrégulière. Il aurait obtenu un titre de séjour grâce à un emploi de chauffeur-livreur, valable jusqu'à la fin de l'année 2021. Il n’est pas fiché au FSPRT (Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste) et inconnu au traitement des antécédents judiciaires.

Le parquet national antiterroriste se saisit de l'enquête 

En fin d'après-midi, le parquet national antiterroriste a annoncé se saisir de l'enquête. Le Pnat a ouvert "une enquête de flagrance des chefs d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste", confiée conjointement à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a-t-on indiqué. Selon une source proche de l'enquête citée par l'AFP, l'assaillant a crié "Allah Akbar" au cours de l'attaque. C'est au vu de ces propos et des repérages effectués par l'auteur avant les faits que le parquet national antiterroriste s'est saisi. 

Trois proches de l'assaillant en garde à vue 

Trois personnes ont été placées en garde à vue dans l'enquête sur cet assassinat. Ces trois personnes appartiennent à l'entourage de l'assaillant. Deux perquisitions étaient également en cours vendredi après-midi au domicile de l'assaillant, à Rambouillet, ainsi qu'au domicile d'une personne l'ayant accueilli à son arrivée en France en 2009, selon une source proche de l'enquête, confirmant une information du Point.

La sécurité renforcée devant les commissariats et gendarmerie 

Selon les informations d'Europe 1, le directeur de cabinet de Gérald Darmanin a envoyé un télégramme à tous les préfets vendredi soir pour leur demander de "renforcer la vigilance et les mesures de sécurité dans et aux abords des commissariats de police et brigades de gendarmerie, notamment s'agissant des accueils" et de "renouveler aux fonctionnaires de police et aux militaires de la gendarmerie les consignes d'attention à observer pour leur propre protection [...] en dehors du service". 

La sécurité doit également être renforcée aux abords des lieux ouverts au public et des lieux de culte. 

Castex dénonce un "geste barbare" 

Le Premier ministre Jean Castex et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin ont annoncé se rendre dans l'après-midi au commissariat de cette ville de près de 26.000 habitants, situé à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de Paris. "La République vient de perdre l'une de ses héroïnes du quotidien, dans un geste barbare et d'une infinie lâcheté", a déclaré le Premier ministre sur Twitter. 

"A ses proches, je veux faire part du soutien de la Nation tout entière. A nos forces de sécurité, je veux dire que je partage leur émotion et leur indignation", a poursuivi le chef du gouvernement. 

Le président de la République Emmanuel Macron a également rendu hommage à la policière tuée dans un tweet. "Du combat engagé contre le terrorisme, nous ne céderons rien", a-t-il écrit. 

Plusieurs attaques de policiers ces dernières années 

Ces dernières années, plusieurs membres des forces de l'ordre ont été attaqués, le plus souvent au nom du djihad. Ce drame survient alors que les forces de police des Yvelines ont en mémoire le souvenir douloureux de l'assassinat d'un couple de fonctionnaires de police, tué à coups de couteau en juin 2016 dans son pavillon de Magnanville, par un homme se revendiquant de l'organisation Etat islamique.

Le 16 octobre 2020, le même département avait été marqué par l'attaque au couteau d'un professeur de collège, Samuel Paty, assassiné et décapité par un jeune homme de 18 ans originaire de la république russe de Tchétchénie.