Jean-Claude Delage est secrétaire général du syndicat Alliance Police. 1:47
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Anaïs Huet , modifié à
Le double assassinat d'un couple de policiers à Magnanville est, aux yeux du syndicat Alliance Police, la mise à exécution d'une menace qui plane depuis longtemps.
INTERVIEW

"Les policiers s’y attendaient, on savait que ça pouvait arriver." Au lendemain de l'assassinat d'un couple de policiers à Magnanville, revendiqué par Daech, le secrétaire général du syndicat Alliance Police, Jean-Claude Delage, a exprimé son émotion sur Europe 1, se disant "évidemment traumatisé par cet acte odieux et affreux".

Frapper un policier, "symboliquement très fort". La menace qui pèse sur les policiers, ils l'ont intégrée depuis "fort longtemps". "Il y a eu des déclarations du groupe Etat islamique. Les cibles prioritaires étaient les policiers, les militaires, parfois les journalistes", rappelle Jean-Claude Delage. Mais il est une chose de connaître la menace, il en est une autre de la voir mise à exécution. Pour le secrétaire général d'Alliance, "cet affreux individu n’a pas frappé par hasard. Les instructions qu’il a dû recevoir ou qu’il s’est lui-même données sont claires". Selon lui, Larossi Abballa, l'auteur présumé du double meurtre, a voulu "frapper la police dans un moment où l’Etat compte particulièrement sur elle. C’est symboliquement très fort", estime-t-il. 

Des policiers fatigués. Euro, manifestations, état d'urgence, menace terroriste... Les forces de l'ordre sont sur tous les fronts. Pour Jean-Claude Delage, "les policiers sont vraiment sur-employés et font le boulot malgré la fatigue. Frapper un policier, c’est mettre un très fort coup au moral". "Fort heureusement, la police est habituée à faire face à des événements dramatiques, à vivre des deuils", souligne-t-il.

Le port d'arme "en tous lieux et en tout temps". Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a autorisé les policiers à rentrer chez eux avec leur arme pendant l'Etat d'urgence. Une revendication formulée depuis longtemps par le syndicat Alliance Police. "Le ministère de l’Intérieur n’a pas osé prendre cette mesure pérenne au moment où nous l’avons proposée. Aujourd’hui, personne ne pourra revenir sur le fait que les policiers gardent leur arme en tous lieux et en tout temps, hors service, en congés, en repos", considère Jean-Claude Delage.