Agression d'Yvan Colonna : le parquet antiterroriste annonce se saisir de l'enquête

Yvan Colonna
L'enquête est maintenant ouverte pour tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste. (Illustration) © BENOIT PEYRUCQ / AFP
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Gwladys Laffitte avec AFP , modifié à
"Les circonstances des faits et les premiers éléments d'enquête qui semblent, en l'état, exclure un différend d'ordre personnel, motivent cette saisine", explique le parquet. En garde à vue, l’agresseur présumé d’Yvan Colonna a expliqué son geste par le fait que le détenu corse aurait blasphémé Dieu.

Dans un communiqué, le parquet national antiterroriste (Pnat) dit se saisir des faits d'agression sur le détenu corse Yvan Colonna. "Les circonstances des faits et les premiers éléments d'enquête qui semblent, en l'état, exclure un différend d'ordre personnel, motivent cette saisine", explique le Pnat. Saisine motivée aussi parce que l'agresseur supposé purge actuellement une peine de neuf ans pour des faits de terrorisme. L'enquête est maintenant ouverte pour tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste. Le procureur de la république antiterroriste fera une conférence de presse dans les prochains jours.

La garde à vue de l'agresseur d'Yvan Colonna, Franck Elong Abé, se poursuit désormais pour "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste". Elle peut durer jusqu'à 96 heures. Selon de premiers éléments, il a expliqué son geste par le fait que le détenu corse aurait blasphémé Dieu. Les investigations sont confiées à la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et la sous-direction antiterroriste de la DCPJ.

L'agresseur purgeait une peine de neuf années

Selon deux sources proches du dossier, l'agresseur, un Camerounais de 36 ans serait un "jihadiste". Interpellé en Afghanistan en 2012 par les Américains, il avait été remis à la France deux ans plus tard. Condamné en avril 2016, il purgeait une peine de neuf années d'emprisonnement pour "association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte de terrorisme".

Yvan Colonna, 61 ans, était toujours dans le coma jeudi matin à Marseille, dans un état stable, a indiqué à l'AFP Me Patrice Spinosi, son avocat et celui de la famille Colonna, insistant sur le fait qu'il n'était pas en état de mort cérébrale. Le militant, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac, a été victime "d'une strangulation à mains nues puis d'un étouffement" pendant qu'il faisait de la musculation seul, avait indiqué mercredi le procureur de Tarascon, Laurent Gumbau.