Villefontaine: le directeur de l'école visé par une plainte en 2001

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Une plainte pour "geste déplacé" contre l'enseignant mis en examen pour viols sur mineurs avait été classée sans suite.

L'affaire n'avait, à l'époque, pas alarmé l'Education nationale. Dès 2001, le directeur de l’école primaire de Villefontaine, en Isère, mis en examen pour viols sur mineurs fin mars, avait été visé par une plainte pour "geste déplacé", selon Le Dauphiné Libéré. La plainte, déposée par plusieurs parents d'élèves, avait fait l'objet d'un signalement auprès de l'Education nationale, avant d'être classée sans suite.

Soupçonné d'avoir touché les fesses d'une enfant. Les faits remontent à 2001. A cette époque, Romain F. vient d'être nommé enseignant dans le Rhône, après avoir été éducateur pendant plusieurs années. Sur liste d'attente, il effectue donc plusieurs remplacements dans des écoles de l'Ain et du Rhône. Jusqu'au jour où les parents d'une enfant d'environ cinq ans déposent plainte contre l'instituteur. Selon eux, le professeur aurait touché les fesses de leur fille. Une enquête pour "agression sexuelle" est alors menée par la police. Entendu par les enquêteurs, l'instituteur se défend, assurant qu’il voulait juste remettre correctement la robe de son élève pour cacher sa culotte.

L'affaire signalée à l'Education nationale. Faute de pouvoir caractériser les faits, la plainte avait alors été classée sans suite et ne figurait donc pas dans son casier judiciaire. Mais, en raison de la circulaire de 2001, demandant au parquet de transmettre à toutes les administrations et organismes publics les informations concernant la condamnation de leur personnel, cette plainte avait été signalée à l'Education nationale.

Déjà condamné en 2008. Cette nouvelle affaire confirme donc l'attirance "addictive" de l'enseignant pour les jeunes enfants. En 2008 déjà, cet homme avait été condamné pour recel d'images à caractère pédopornographique. Il avait alors écopé de 6 mois de prison avec sursis avec obligation de soins psychiatriques. Lors de cette condamnation, le juge n'avait toutefois pas prononcé d'interdiction de travailler avec des enfants.

L'affaire réinstruite ? L'affaire de 2001 pourrait donc elle aussi faire l'objet d'une condamnation. Selon une source proche de l'affaire, le parquet de Lyon et le parquet général envisagent de réinstruire la plainte, pour engager d’éventuelles poursuites. Les faits ne sont pas prescrits, puisqu'en matière d’infractions ou de crimes sexuels, la prescription de 10 ans est calculée à partir de la majorité de la victime, rappelle Le Dauphiné.

"L’atelier du goût". L’ancien directeur d'école, mis en examen et écroué pour viols aggravés et agressions sexuelles, a reconnu les faits sur neuf enfants, lors de sa garde à vue les 24 et 25 mars dernier. Il est soupçonné d'avoir imposé "par surprise" des fellations à plusieurs de ses élèves de CP dans le cadre de ce qu'il appelait "un atelier du goût". Durant cet "atelier", les enfants, avec les yeux bandés, devaient identifier des "choses" que l'enseignant leur faisait goûter.

Cet homme de 45 ans a été mis en examen pour des faits concernant onze élèves, selon l'avocat. Mais d'autres enfants doivent encore être auditionnés après de nouveaux signalements, selon le parquet de Grenoble, qui ne souhaite pas communiquer de chiffre définitif.

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