Sanofi : soupçons de corruption dans deux filiales

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avec AFP , modifié à
Deux filiales de Sanofi sont suspectées d'avoir versées des pots-de-vin à des personnels de santé du Moyen-Orient et d'Afrique de l'Est, pour que ces derniers prescrivent des médicaments du groupe pharmaceutique.

Un an après les soupçons visant ses bureaux en Chine, le laboratoire français Sanofi est à nouveau dans la tourmente. Des soupçons de pots-de-vin secouent ses filiales au Moyen-Orient et en Afrique de l'Est. Une affaire qui intervient sur fond d'enquêtes sur les pratiques des groupes pharmaceutiques dans les pays émergents, leur nouvel eldorado.

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Des actes de corruption entre 2007 et 2012. En résumé, deux filiales de Sanofi sont suspectées d'avoir versées des pots-de-vin à des personnels de santé, pour que ces derniers prescrivent des médicaments du groupe pharmaceutique. Ces dessous-de-table, dont Sanofi a été alerté par courrier anonyme, auraient été versés entre 2007 et 2012, pour s'attirer les faveurs des professionnels de santé, explique Sanofi sans donner davantage de détails.

D'après le Wall Street Journal, qui dit avoir eu accès à certains courriels, Sanofi aurait payé des médecins pour qu'ils assistent à des conférences à l'étranger et leur aurait donné de l'argent ou fait des cadeaux. Des médecins au Kenya demandaient par exemple de l'argent à Sanofi pour participer à des colloques. En échange, ils prescrivaient des médicaments fabriqués par le groupe français.

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Sanofi alerte les autorités américaines. "Sanofi prend ces allégations au sérieux et ne tolère pas les actes répréhensibles, ne serait-ce que d'un seul de ses employés", a réagi Dante Beccaria, responsable juridique auprès du groupe, cité dans le communiqué. Le laboratoire aurait donc aussitôt informé les autorités américaines - le département de la Justice (DoJ) et le gendarme de la Bourse (SEC). Sanofi ayant des activités aux Etats-Unis et des instruments financiers s'échangeant sur le New York Stock Exchange (NYSE), le DoJ et la SEC sont compétents.

Une longue enquête qui débute. Ces dernières peuvent entamer des poursuites pour tout acte ou tentative de corruption dans le cadre de la loi américaine sur la corruption à l'étranger (FCPA) des citoyens et des entreprises américaines ou non américaines. "L'enquête est en cours et devrait prendre du temps car les accusations remontent à il y a sept ans", ajoute Sanofi, qui a recruté le cabinet d'avocats new-yorkais Weil Gotshal & Manges LLP pour conduire l'investigation.

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Des démêlés avec la justice dans d'autres pays. Le laboratoire, qui a assuré qu'il collaborerait à toute enquête des autorités, indique avoir mis au sein de ses filiales des procédures et des contrôles stricts "pour empêcher et détecter des conduites" qui pourraient enfreindre la loi. Les grands groupes pharmaceutiques, qui sont en quête de relais de croissance, font actuellement l'objet d'un contrôle strict pour leurs pratiques dans les pays émergents. Les accusations de corruption à leur encontre se sont multipliées ces derniers mois. La Chine reste le pays où ils sont le plus visés. En août 2013, les autorités chinoises ont ouvert une enquête contre Sanofi suite à des accusations de corruption dans le pays.