Loire : deux morts dans une explosion

Deux personnes ont été tuées samedi lors d'une explosion dans la fonderie de Feurs dans la Loire.
Deux personnes ont été tuées samedi lors d'une explosion dans la fonderie de Feurs dans la Loire. © Max PPP
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avec Emilie Nora et AFP , modifié à
Les enquêteurs ont des doutes sur l'origine de l'explosion.

Une explosion dans la fonderie de Feursmétal-Valdi, à Feurs, dans la Loire, a fait deux morts et deux blessés légers samedi, à 4h45 du matin. Les deux victimes sont des salariés de la fonderie, un homme de 29 ans et un de 55 ans. Six autres personnes, très choquées, ont été prises en charge par une cellule psychologique.

Un four à l'origine de l'explosion

Selon le parquet, l'accident est dû à "l'explosion d'un four" dans un bâtiment appartenant à la société Valdi, spécialisée dans le recyclage des piles. Selon le procureur de la République de Saint-Etienne, Jean-Daniel Regnauld, "les salariés de Valdi sont partis vers 3h30. Après leur départ, les employés de Feursmetal qui travaillaient dans un bâtiment contigu ont vu s'échapper de l'eau et ont appelé les gens de la maintenance".

Ces salariés de la maintenance, également employés de Feursmétal, sont entrés dans le bâtiment de Valdi. Les deux victimes "manipulaient les vannes du four" au moment de l'explosion. Les deux blessés s'en étaient éloignés, et un cinquième employé est "totalement indemne". Les deux ouvriers blessés ont pu sortir de l'hôpital dans la matinée.

Interrogation sur le point de l'explosion

Les premiers éléments de l'enquête faisaient penser que l'explosion avait vraisemblablement été provoquée par le contact d'un four incandescent avec de l'eau. Mais l'expert qui s'est rendu sur place dans l'après-midi a constaté que son point de départ a pu se situer à quelques mètres du four ou au niveau du four. "L'explosion serait bien due à la réunion d'eau et de chaleur, mais pas forcément au niveau du four comme on le pensait. Elle a pu se produire à 3-4 mètres de celui-ci", a déclaré le procureur.

L'explosion a soufflé un bâtiment entier de 800 m2. Mais elle n'a pas atteint la zone d'habitation voisine mais a projeté des débris sur la voie SNCF toute proche, entraînant pendant plusieurs heures la fermeture de la ligne reliant Saint-Etienne à Roanne, "rouverte peu après 10 heures", d'après la préfecture.

Deux enquêtes ouvertes

Le parquet de Saint-Etienne a ouvert "une enquête de flagrance pour homicide involontaire", confiée à la gendarmerie. Une soixantaine de pompiers et une vingtaine de véhicules ont été déployés sur place ainsi qu'une quinzaine de gendarmes, avant que le dispositif ne soit "allégé" en milieu de matinée, selon le sous-préfet de Roanne. "Une cellule psychologique a été ouverte" à destination de la quarantaine d'ouvriers de la société Valdi, des 460 salariés de Feursmétal "et, le cas échéant, des voisins qui auraient entendu la détonation", a-t-il ajouté.

La ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a de son côté annoncé l'ouverture d'une enquête administrative. Selon le directeur adjoint de son cabinet, Jean-Marie Durand, cette enquête confiée à la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) doit permettre "de savoir comment on peut améliorer les pratiques et s'il faut éventuellement modifier la réglementation". "Il s'agit d'avoir un retour d'expérience mais pas de prendre des sanctions pénales", à la différence de l'enquête judiciaire ouverte par le parquet de Saint-Etienne, a précisé Jean-Marie Durand.

Le 26 mai 2010, cette même fonderie avait connu un incident qualifié de "très rare" par l'Autorité de sûreté du nucléaire : une fuite de cobalt 60 avait provoqué la contamination de deux salariés de Feursmetal, deux de Cegelec et de deux experts de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).