Le gérant du Zaman Café libéré

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Cet homme reste mis en examen dans l'affaire de proxénétisme qui touche les Bleus.

Georges Farhat est libre. Placé en détention provisoire le 16 avril, l’homme de 27 ans a été remis en liberté jeudi dernier, selon une information révélée par une source judiciaire lundi. Le gérant du Zaman Café, un établissement dans le quartier des Champs Elysées à Paris, est soupçonné d'avoir participé à un réseau de proxénétisme en laissant opérer des prostituées au sein de son bar. Son avocat, Me Sébastien Bono, s'est félicité de la remise en liberté de son client. "Je suis très heureux de la décision de la chambre de l'instruction", a-t-il déclaré.

Lors d'une descente, en avril, les policiers avaient constaté la présence de 18 prostituées, constituant plus de la moitié de la clientèle féminine. C'est en auditionnant les prostituées que les policiers se sont rendus compte que l'une d'elles était mineure au moment d'une partie des faits. Zahia D., une jeune prostituée gravitant autour du Zaman Café, a ainsi affirmé aux policiers avoir eu des relations tarifées avec des footballeurs, notamment Franck Ribéry en 2009 et Karim Benzema en 2008 alors qu'elle était encore mineure.

Une différence de traitement

Franck Ribéry a été entendu comme témoin par les policiers avant le début de la Coupe du monde et a reconnu avoir eu une relation avec Zahia, tout en disant avoir ignoré son âge. Sidney Govou a lui aussi été entendu. L'attaquant du Real de Madrid, Karim Benzema, qui doit lui aussi être convoqué, a de son côté affirmé ne pas se sentir "concerné par cette histoire".

Mais pour l’avocat de Georges Farhat, son client n’a pas eu droit au même traitement que les footballeurs. "Je déplore la passivité du juge qui ne contrôle pas le travail des policiers", a-t-il déclaré. Dans un courrier adressé le 18 juin au magistrat instructeur Yves Dando, l'avocat dénonce un "deux poids, deux mesures" entre Franck Ribéry et son client. Dans leur rapport les policiers affirment que les faits de sollicitation de mineure s'agissant de Franck Ribéry et Karim Benzema "semblent parfaitement avérés", écrit l'avocat, pour qui la différence de traitement avec son client constitue une "atteinte fatale au principe d'égalité devant la loi".

Maintenant que le joueur du Bayern de Munich est rentré d'Afrique du Sud, s'il n'est convoqué par le juge "alors il sera démontré que le juge ne suit pas les conclusions des fonctionnaires de police", estime Sébastien Bono. Si Ribéry est convoqué, "alors on pourra facilement s'interroger : pourquoi maintenant ?", ajoute l'avocat, estimant qu'"il y aurait là encore démonstration d'une rupture d'égalité de traitement entre justiciables".