Le détenu molesté porte plainte

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Le parquet de Vienne a ouvert une enquête après qu'un prisonnier a été battu par ses codétenus.

Mis à nu et battu en pleine cour de promenade à la maison d'arrêt de Saint-Quentin-Fallavier, en Isère. C’est ce qui est arrivé à un détenu, selon un communiqué du syndicat pénitentiaire UFAP/UNSA rendu public jeudi. La victime a porté plainte et le parquet de Vienne a ouvert une enquête pour "violence aggravées en réunion".

Matthieu Bourrette, procureur de la République de Vienne, envisage la mise en cause de "cinq ou six personnes dans cette affaire". "Elles sont relativement clairement identifiées" et seront entendues prochainement, a-t-il ajouté.

Le détenu pas incarcéré au bon étage

Le syndicat Ufap-Unsa-Justice, qui avait révélé l'affaire jeudi, a quant à lui pointé du doigt vendredi la "mauvaise orientation du détenu", incarcéré pour viol, qui aurait dû être placé dans un quartier à l'écart afin de lui éviter les traditionnelles brimades des détenus envers les délinquants sexuels. "Malheureusement, il a été affecté à un étage où sont incarcérés des profils de tous horizons qui, de manière générale, ont toujours dans le collimateur les détenus de ce type. Ils sont régulièrement sujets à des règlements de compte", a rappelé Alain Chevallier, surveillant à la maison d'arrêt de Saint-Quentin-Fallavier et responsable syndical Ufap/Unsa-justice. La Direction régionale des services pénitentiaires Rhône-Alpes-Auvergne a seulement fait savoir que le détenu allait être "prochainement transféré pour plus de sécurité dans une autre maison d'arrêt".

Selon le syndicat pénitentiaire, l’homme aurait été molesté par d’autres détenus. Les surveillants auraient retrouvé la victime plantée debout devant la grille de sortie des promenades, totalement dénudée, le sexe dans les mains, le visage en sang et des traces de coups sur le corps, selon les témoignages recueillis par UFAP/UNSA. "Il a été déshabillé totalement, traîné au sol et molesté sans que personne ne puisse s’en apercevoir, car le poste de surveillance des promenades est régulièrement découvert pour pallier le déficit de personnel", dénonce l’UFAP/UNSA-justice dans un communiqué.

L'administration confirme l'accident

Du côté de l'administration pénitentiaire, on confirme l’accident tout en se défendant d’un manque d’effectif dans la cour de promenade. "Les surveillants ont été alertés par des cris et sont intervenus le plus rapidement possible sur place", a indiqué un porte-parole de l'administration, assurant que la surveillance de la cour était assurée.