L'accident de Brétigny dû à "un nombre élevé d'anomalies"

L'accident avait provoqué la mort de sept personnes et avait fait une trentaine de blessés le 12 juillet 2013.
L'accident avait provoqué la mort de sept personnes et avait fait une trentaine de blessés le 12 juillet 2013. © MaxPPP
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BRÉTIGNY - C'est ce qu'a affirmé le procureur de la République d'Evry, soulignant "un nombre élevé d'anomalies" et un "état de délabrement".

L'info. Près d'un an, jour pour jour, après la catastrophe de Brétigny-sur-orge, les conclusions des experts judiciaires étaient très attendues. La veille, des rapports d’expertise, qu' Europe1 a pu consulter, avaient souligné “l’état de délabrement jamais vu ailleurs” des voies près de la gare de Brétigny-sur-orge. 

"Un déficit de la qualité de la maintenance". Des conclusions confirmées par le procureur d’Évry, Eric Lallement, qui a évoqué dans une conférence de presse "un nombre élevé d'anomalies", "un déficit dans la qualité de la maintenance" et un "état de délabrement" comme principales explications de l'accident. Le procureur a par ailleurs définitivement écarté la thèse d'un acte de malveillance, insistant sur la présence d'"une centaine de défauts relevés sur l'aiguillage", "visibles" et "critiques", "qui ne sont pas la conséquence de l'accident". Leur rapport confirme que "c'est bien le basculement d'une éclisse qui est la cause de cette catastrophe", a expliqué lundi le procureur de la République d'Evry Eric Lallement. 

Les réactions de la SNCF et de RFF. "Nous ne contestons en rien ce qu'a dit le procureur de la République pour une raison simple: il a en mains des rapports que nous n'avons pas", a fait savoir le PDG de la SNCF, Guillaume Pepy. Un peu plus tôt dans la journée, Christophe Piednoel, porte-parole de RFF, interrogé par Europe 1 contestait les conclusions du rapport. "Nous contestons formellement l'état de délabrement du réseau qui est évoqué", a déclaré. "La sécurité du réseau est analysé par un organisme indépendant et il a classé le réseau ferré français comme un des plus fiables en Europe".

La CGT et SUD-Rail accusent la SNCF. Après la conférence de presse, les deux syndicats ont dénoncé lundi la politique de la SNCF. La direction de la SNCF "vise une recherche effrénée d'économies à réaliser, au détriment du service public, de la sécurité des circulations des biens et des personnes", affirme la CGT dans un communiqué.

117 personnes parties civiles. Le train Paris-Limoges avait déraillé le 12 juillet 2013, quelques instants avant d'entrer en gare de Brétigny-sur-Orge, tuant sept personnes et faisant des dizaines de blessés. A ce jour, 117 personnes se sont constituées parties civiles, a précisé Eric Lallement, affirmant que ni la SNCF ni Réseau ferré de France (RFF) n'avaient encore eu connaissance des expertises.

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