Fiona : confrontation infructueuse entre la mère et le beau-père

Une confrontation entre Cécile Bourgeon et Berkan Makhlouf est organisée vendredi matin devant les juges d'instruction.
Une confrontation entre Cécile Bourgeon et Berkan Makhlouf est organisée vendredi matin devant les juges d'instruction. © MAXPPP
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avec AFP et Jean-Luc Boujon , modifié à
La confrontation entre Cécile Bourgeon et Berkan Makhlouf organisée vendredi matin s'est achevée sans résultat.

L'actu. "On n'a pas avancé". C'est le constat dressé vendredi par l'avocat du beau-père de Fiona, au sortir de six heures de confrontation devant les juges, à Clermont-Ferrand, entre son client et mère de la fillette. Après avoir menti ensemble sur la disparition de Fiona, chacun accuse désormais l'autre d'être responsable de la mort de l'enfant. Cécile Bourgeon, la mère de l'enfant, et Berkane Makhlouf, son beau-père, tous deux mis en examen pour "coups mortels aggravés", se retrouvaient donc vendredi, pour la première fois depuis leurs aveux. La justice espérait en savoir davantage sur les circonstances du décès de Fiona et le lieu où le couple l'a enterrée.

"Cécile Bourgeon est beaucoup moins affirmative". "Il me semble qu'ils ne sont pas dans la mystification, ni l'un, ni l'autre. On est en face d'une difficulté de mémorisation du lieu ou de la situation", a précisé Me Khanifar. Selon lui, "Cécile Bourgeon est beaucoup moins affirmative sur les deux moments de violences, à une date proche des faits, qu'elle attribuait à Berkane Makhlouf". Elle ne s'est pas rétractée, mais "elle est plus évasive, elle a un souvenir beaucoup plus lâche", a-t-il dit. Les avocats de Cécile Bourgeon n'ont pas fait de commentaires dans l'immédiat.

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Deux versions. Fin septembre, Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf étaient passés aux aveux. Après quatre mois à clamer que Fiona avait disparu dans un parc de Clermont-Ferrand, ils avaient reconnu que la fillette était morte et enterrée. Depuis, leurs versions sur les circonstances du décès divergent profondément.

Cécile Bourgeon accuse depuis le début son compagnon d'avoir porté un coup fatal à Fiona la veille de sa mort. Selon elle, Makhlouf frappait régulièrement l'enfant. Une claque sur la tête, reçue quelques jours avant sa mort, aurait d'ailleurs provoqué un hématome sur la tempe. Berkane Makhlouf soutenait pour sa part la thèse de l'accident domestique. Selon lui, la fillette se serait étouffée en vomissant alors qu'elle imitait sa mère, alors enceinte et prise de nausées. Il assurait alors que Fiona n'avait reçu, ce soir-là, qu'une fessée.

Le beau-père charge la mère. Mais fin octobre, il change de version et accuse à son tour sa compagne d'avoir frappé la fillette dans les jours qui ont précédé son décès. Elle lui aurait asséné, selon lui, des coups dans le bas du dos et à la tête. Ce revirement a poussé les magistrats instructeurs à alourdir les motifs de la mise en examen de Cécile Bourgeon, qui était dans un premier temps poursuivie pour "dénonciation de crime imaginaire" et "non assistance à personne en danger".

Le corps toujours pas retrouvé. L'enquête a démontré que Fiona avait un hématome à la tête une semaine avant le drame, selon le parquet. Une autopsie de son corps pourrait permettre de préciser la cause du décès, mais la petite fille n'a toujours pas été retrouvée malgré trois opérations de recherche dans la zone désignée par Cécile Bourgeon.

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Les enquêteurs en alerte. Outre les causes de la mort, les juges espèrent également obtenir davantage d'informations sur le lieu où Fiona a été enterrée. Ils ont placé en alerte policiers et gendarmes afin de pouvoir reprendre les recherches immédiatement si l'un des deux accusés retrouvait la mémoire vendredi.