Drame de Moernach : l'aîné est au cœur de l'enquête

Le père et la mère des enfants assistaient à un cours de sport, et sont arrivés chez eux après les secours.
Le père et la mère des enfants assistaient à un cours de sport, et sont arrivés chez eux après les secours. © MaxPPP
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Arthur Helmbacher avec Alain Acco, Guillaume Biet et , modifié à
ENQUÊTE - Le frère aîné de 15 ans a été placé en garde à vue alors que sa sœur a été tuée et son frère grièvement blessé.

Il est sorti de chez lui en hurlant, disent les voisins, le corps maculé de sang, précise le procureur. Aux alentours de 19h30, mardi soir, l'adolescent de quinze ans se précipite chez un voisin et ami de la famille, installée à Moernach, dans le Haut-Rhin. Quelques minutes plus tard, les pompiers et gendarmes découvrent chez lui une scène de crime décrite comme "très impressionnante".

Les parents n'étaient pas présents. Dans le salon de la maison familiale, gît le cadavre de sa petite sœur de onze ans. Les secours découvrent également son petit frère âgé de 8 ans, entre la vie et la mort, qui sera héliporté à l'hôpital de Strasbourg. Le père et la mère des enfants assistaient à un cours de sport, et sont arrivés chez eux après les secours. Sous le choc, la mère a été hospitalisée.

Le frère aîné en garde à vue. Un drame sanglant, dont le témoin clé, le grand frère, a été placé en garde à vue mercredi matin, selon les informations d'Europe 1. Les enquêteurs ont noté beaucoup d'incohérences dans le récit qu'il leur a fait des évènements. La veille, le procureur de Mulhouse, Dominique Alzeari, avait affirmé qu'il tenait des propos désordonnés. les enquêteurs ont donc décidé de prolonger sa garde à vue mercredi soir.

Un garçon timide et gentil. A Moernach, ceux qui connaissent l'adolescent évoquent un jeune homme gentil, un peu timide, qui faisait parfois office de servant de messe à l'église. La tournure de l'enquête, qui se recentre vers l'adolescent, désole un proche de la famille. "Je n'en reviens pas. La petite était joyeuse, pleine d'entrain. C'est un grand choc", a-t-il confié à Europe1.

Une addiction aux jeux vidéo ? "A ce stade de l'enquête, il serait totalement prématuré de donner la moindre orientation. On a parlé de rôdeur, mais nous n'avons pas la moindre confirmation de ce point du vue là", avait précisé dans la nuit le procureur. Avant d'ajouter: "Ce jeune homme est un témoin clé, c'est au médecin de nous dire s'il peut être entendu".

"On a des déclarations frappées au coin de l'incohérence, voire même de l'invraisemblance", a cependant précisé le magistrat. "Elles sont tout à fait confuses et laissent même douter par moment de sa santé mentale. Il faut préciser qu'il y a peut-être une problématique d'addiction aux jeux qui s'impose à nous", a-t-il ajouté.

Jeudi, journée décisive. Selon ses premières déclarations, l'adolescent aurait évoqué une ombre, peut-être celle d'un homme qui se serait introduit au domicile familial. Il aurait également parlé d'une machette. Un dispositif de recherches avait été mis en place par les gendarmes, appuyés par des équipes cynophiles. Les autorités suisses ont également été avisées, le drame s'étant produit dans une région frontalière, à une trentaine de kilomètres de Bâle.

"Des investigations techniques et médico-légales très importantes ont commencé, et vont certainement durer de longues heures", a fait savoir le procureur de Mulhouse. Le corps de la petite sœur devait être autopsié jeudi à Strasbourg. Dans le même temps, l'enquête pourrait avancer de manière significative grâce aux résultats des analyses menées par les experts de la gendarmerie nationale sur la scène de crime.