Car de l'Aude : il craignait d'être assassiné

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avec AFP

Le déséquilibré qui a provoqué la sortie de route mortelle d'un autocar sur l'A9 dimanche venait d'être recalé par la Légion étrangère et avait peur qu'on l'emmène en Espagne pour l'assassiner, a indiqué le parquet mardi. Ce passager ukrainien, atteints de bouffées délirantes de type paranoïaque selon la première expertise psychiatrique, aurait manifesté sa crainte au moins à deux reprises au cours du voyage, a indiqué un enquêteur.

Alors, quand le jeune homme de 29 ans demande au conducteur de s'arrêter pour satisfaire un besoin pressant tandis que le reste du car dort, "le fait qu'on lui oppose un refus (lui) confirme qu'il est victime d'un complot", a rapporté le procureur de Narbonne David Charmatz. Le ton ne serait pour ainsi dire pas monté. "Cela a été quasiment immédiat (...) le chauffeur lui a dit : mais non, on vient de s'arrêter à Vinassan. Il a saisi le volant, il a tiré". Le passager n'aurait pas vraiment manifesté d'agressivité.

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Le car de la compagnie Eurolines, qui transportait 41 passagers essentiellement français et espagnols et trois chauffeurs de Marseille à Murcie (sud de L'Espagne), est sorti de l'autoroute à hauteur de Fitou (Aude) et a dévalé le talus pour s'immobiliser plusieurs mètres en contrebas. L'accident a fait deux morts et une trentaine de blessés. Le déséquilibré avait pris le car à Marseille de son plein gré. Auparavant, "il s'était présenté à la Légion étrangère à Aubagne (près de Marseille), il avait subi les tests", mais la Légion n'avait pas voulu de lui, a dit le procureur.

Le psychiatre qui l'a examiné a diagnostiqué des troubles ayant "fortement altéré, voire aboli son discernement". Il pourrait donc être déclaré pénalement irresponsable et ne jamais être jugé. Il a été interné d'office dans une unité psychiatrique.