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Au lendemain de la disparition de Jacques Chirac, Vincent Hervouet s'interroge sur ce qu'il restera de l'ancien président français à l'international.

Avec Jacques Chirac, la France a eu le sentiment de compter dans le monde. Quelle consolation !

Sa présidence commence sabre au clair. Des casques bleus français sont prisonniers en Yougoslavie, Jacques Chirac envoie les paras et deux d’entre eux sont tués. Mais c’est la fin de l’humiliation, le début d’une politique. La diplomatie aussi ferraille. La reprise des essais nucléaires, c’est un bras d’honneur.
Partout, les écologistes assiègent les ambassades mais Chirac tient bon : la dissuasion est en jeu.

Il se rebelle aussi à Jérusalem, alors qu’on lui marche sur les pieds depuis deux heures. Le monde entier voit le scandale dans la via Dolorosa. Il remonte furibard dans la limousine blindée. Il arrive à l’hôtel King David où l’attend Benymin Netanyahou. La tension est palpable. La sécurité fait encore du zèle. Les portières restent fermées, de grandes toiles bleues sont tendues pour cacher la vue. Jacques Chirac dit : "Et maintenant, ils vont laver la bagnole !". Ceux qui l’accompagnent éclatent de rire. Et le Premier ministre israélien stupéfait voit un président hilare descendre de voiture.

C’est Asterix qui tient tête aux Américains partis en croisade en Irak. Menacé d’un véto, George Bush se passera de l’ONU. Tout le monde s’en souvient. Ce que l’on oublie, c’est qu’il a fallu ensuite ramper pour se faire pardonner. L’ONU est affaibli, le Moyen-Orient ne s’en relève pas, la France reste hors-jeu.

Avec Chirac, la France tenait son rang mais en 12 ans, elle a perdu partout sa place. En Europe, avec l’échec du référendum, en Afrique d’où elle se replie quand tous s’y précipitent, en Asie où personne n’a versé de larmes ce jeudi.