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Alors que Recep Tayip Erdogan et Vladimir Poutine ont conclu hier un accord pour sécuriser la frontière syrienne, Vincent Hervouet analyse l'évolution de l'influence russe dans cette région du monde.

A Sotchi, en Russie, Recep Tayip Erdogan et Vladimir Poutine ont conclu hier un accord pour sécuriser la frontière syrienne. Ils vont le faire ensemble et les Kurdes ont une semaine pour se replier.

Poutine prend l’air modeste quand il jubile. Erdogan se vante d’un accord historique. Le Russe se contente d’un accord décisif, avec un demi sourire. Ils se sont entendus sur le contrôle de la frontière syrienne. De part et d’autre du secteur que s’est taillé l’armée turque à coup de canons, il y aura des patrouilles russes et turques. Les peshmergas kurdes ont six jours pour faire leurs paquetages. L’armée de Bachar el Assad qu’ils avaient appelé au secours va les reconduire à la porte. Ainsi finit le Rojava, la principauté des Kurdes syriens.

La Russie a gagné la guerre, elle est maintenant faiseuse de paix

Gloire à Vladimir devenu indispensable à Erdogan comme à Assad, comme à tous leurs voisins : Iraniens, Egyptiens, Israéliens, chrétiens d’Orient. François Hollande a commenté avec dépit, c’est "la victoire de tous ceux qu’on ne voulait pas voir triompher". Il n’est point de vainqueur sans l’aveu du vaincu. L’ancien Président écrit des livres d’histoire, les autres continuent d’écrire l’histoire. Et Poutine fait mieux : il la réécrit. Il rembobine le film. Il efface l’humiliation des années Eltsine. Aujourd’hui, il accueille sur les bords de la mer noire des dizaines de chefs d’Etat pour le premier sommet Russie-Afrique. Après le sultan Erdogan, le continent a rendez-vous à Sotchi. Les mêmes qui allaient autrefois à La Baule ou à Cannes prendre des leçons. Quelle revanche !