Chaque jour, Didier François traite d’un sujet international.
Didier François remplace Vincent Hervouet du jeudi 1er novembre au vendredi 2 novembre inclus.
Didier François revient ce jeudi matin sur l'affaire Khashoggi, cet opposant assassiné de manière absolument horrible au sein du consulat d'Arabie Saoudite à Istanbul. Ce mercredi, les autorités turques ont révélé de nouveaux détails sur ce meurtre.
Dans un rapport glaçant, le procureur d'Istanbul confirme point par point toutes les abominations parues dans la presse. Jamal Khashoggi a été attiré dans un véritable traquenard.
Les autorités consulaires saoudiennes lui ont donné rendez-vous en lui faisant croire qu'elles allaient lui remettre des documents nécessaires à son futur mariage, mais c'est un commando qui l’attendait. 18 tueurs venus de Ryad avec la ferme intention de l'exécuter sans lui laisser la moindre chance.
Selon le procureur d'Istanbul, Jamal Khashoggi "a été étranglé à mort dès son entrée dans le consulat conformément à un plan prémédité",ce sont les termes des conclusions de son enquête. Et le magistrat ne s'arrête pas là, il affirme que "le corps de la victime a ensuite été démembré puis que l’on s'en est débarrassé". Les Turcs exigent d’ailleurs de droit d’accéder aux jardins du consulat saoudiens où ils pensent que les morceaux du corps de Khashoggi ont été enterrés.
Alors l'accusation est grave, extrêmement grave ! Mais surtout, elle est désormais portée de manière officielle.
Et l’affaire est en train de se transformer en un véritable fiasco diplomatique pour l'Arabie Saoudite ?
La bestialité extrême de ce meurtre a fini par réveiller les consciences. Toutes les actions du royaume saoudien sont désormais réexaminées à cette lumière, à commencer par son intervention militaire au Yémen. 10.000 morts en trois ans, une crise humanitaire majeure mais qui, jusqu'à présent, ne suscitait qu'un silence gêné chez les alliés de l'Arabie saoudite et notamment en France et aux États-Unis.
Et bien cela vient de changer ! La ministre des Armées, Florence Parly, a estimé mardi qu'il était "plus que temps que cette guerre cesse". Son homologue américain, le général James Mattis, réclame lui aussi "un cessez-le-feu" et "l'arrêt des bombardement", ce qui était impensable il y a encore quelques jours.
Ce mercredi, par la voix de leur secrétaire d'État, les États-Unis ont dévoilé un plan de paix pour le Yémen en proposant l'ouverture de négociations sous les auspices des Nations Unies d'ici 30 jours. C’est incroyable mais finalement la mort d'un seul homme, dans des conditions tout à fait tragique, va peut-être permettre de sauver des milliers de vies.