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Aux Etats-Unis, l’épidémie de coronavirus bat des records chaque jour. Le pays comptabilise un quart des décès liés au Covid-19 dans le monde. Mais Donald Trump refuse toujours de rendre obligatoire le port du masque dans les lieux publics. Une décision qui pourrait se retourner contre lui lors de l'élection américaine en novembre. 

La pandémie de Covid-19 est loin d’être terminée. La maladie reprend en vigueur en Catalogne où ce week-end quatorze millions de personnes ont été réassignées en confinement pour une période de quinze jours. Afin, justement, d’éviter le retour en France à une telle situation, le gouvernement rend obligatoire à partir de lundi le port du masque dans les lieux clos. Une mesure que se refuse toujours à prendre Donald Trump, malgré une propagation exponentielle du virus aux Etats-Unis.

Oui, le pays est totalement submergé par le virus et il ne cesse de battre ses propres records de contamination : 75.000 cas par jour en moyenne, 5.600 morts cette semaine (ce qui fait grimper le total à plus de 140.000). Vous vous rendez-compte, c’est énorme. On a malheureusement dépassé samedi la barre des 600.000 décès au niveau mondial. Cela veut donc dire que presque un malade sur quatre, qui a été tué par le virus sur la planète, est un Américain.

Face à un tel bilan, on pourrait penser que des mesures absolument draconiennes allaient être prises. 

Et bien pas du tout, parce qu’aux Etats-Unis la gestion de l’épidémie de Covid-19 est devenue un enjeu majeur de la campagne électorale, dont pourrait bien dépendre le résultat de la présidentielle du mois de novembre prochain. Dès lors tous les positionnements concernant la lutte contre la maladie dépendent des stratégies politiques et plus des avis médicaux. La question des masques par exemple est devenue un symbole du bras de fer entre Donald Trump, qui refuse de le porter, et son rival démocrate Joe Biden, qui lui s’affiche avec. 

La semaine dernière, la maire démocrate d’Atlanta a imposé le port du masque dans sa ville pour faire face à la recrudescence des cas de contamination. Ce qui a provoqué la réaction immédiate du gouverneur républicain de l’Etat qui l’attaque en justice pour abus de pouvoir. Et il a évidemment le plein soutien du président Donald Trump.

Les Américains sont pourtant désormais majoritairement en faveur du port du masque.

Oui, et c’est d’ailleurs ça qui est intéressant. Donald Trump a bâti toute sa stratégie électorale sur une seule hypothèse. Il pensait que lorsque les Américains seraient appelés aux urnes en novembre, l’épidémie ne serait plus qu’un mauvais souvenir, que la question essentielle pour les électeurs serait la sauvegarde de leurs emplois. Or le virus continu de se propager, et il frappe maintenant les Etats ruraux républicains. C'est donc la base électorale de Trump qui est désormais confrontée à la maladie et ça commence à se voir dans les sondages.

Le président décroche chez ses partisans, et particulièrement dans trois Etats : l’Arizona, le Texas, et la Floride. Ce ne sont pas des bastions démocrates, loin de là, mais ils ont été fortement touchés par l’épidémie. Alors attention un sondage ça ne fait pas une élection. Mais c’est un retournement de tendance inquiétant pour les équipes de campagne de la Maison Blanche.