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Chaque jour, Vincent Hervouet traite d’un sujet international.

À Londres, sept députés démissionnent du parti travailliste qu’ils jugent antisémite, comme son chef, Jeremy Corbyn.

Ces députés ne vont pas manifester avec les ministres pour dénoncer l’antisémitisme, un défilé comme un exorcisme.
Ils ne descendent pas dans la rue, ils se mettent à la rue. Ils mettent leur carrière en jeu. Ce n’est pas une dénonciation vague, ils montrent du doigt Jeremy Corbyn.
Soupçonner Jeremy Corbyn d’être complaisant avec l’antisémitisme, c’est de l’understatement. Vu d’ici, c’est un antisioniste fiévreux doublé d’un fieffé antisémite. Si l’on récapitule le dossier patiemment constitué par les associations juives qui le détestent d’autant plus qu’elles votaient à gauche, on retient qu’il a déposé une gerbe à la mémoire des terroristes de Septembre noir qui ont massacré des athlètes israéliens aux J.O de Munich. Il était pro palestinien, mais il aime bien aussi le Hezbollah et les frères Musulmans. Il a donné un coup de mains aux Islamistes qui avaient fait de la mosquée de Finsbury Park, un caravanserail pour candidat au djihad. Il a manifesté contre les caricatures de Mahomet. Mais il a refusé que soit détruite une fresque représentant des banquiers au nez crochu achetant le Monde comme au Monopoly.

Mais les travaillistes se sont mis d’accord sur une définition très stricte de l’antisémitisme, avec toute une série d’exemples !

Jeremy Corbyn était debout sur les freins. Il aura bataillé jusqu’au bout pour un codicille qualifiant de racistes les conditions de la création d’Israël.
Bref, on connaissait Jeremy Corbin, éternel rebelle, végétarien, pacifiste, antinucléaire, anti Otan, refusant de chanter "God save the queen" et de mettre une cravate. Le gauchiste typique, devenu un islamo-gauchiste. Si parfait qu’il faudrait le garder sous verre au pavillon de Breteuil à côté du mètre-étalon.
Il fait un tabac dans l’électorat musulman. Il cartonne aussi dans les classes populaires auxquelles il fait miroiter un programme social radical : renationaliser les services publics, reconstruire le système de santé, etc.
Et il plait bien à Bruxelles, car il plaide pour le maintien dans l’union douanière.
En claquant la porte, sept députés espèrent réveiller la gauche britannique.
Teresa May est toute cabossée, mais elle garde quelques points d’avance dans les sondages. Rule Britannia !