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Le président a décidé d'annuler une réunion secrète avec les autorités afghanes et les responsables talibans. 

C’est quoi le plus incongru ?

Inviter les talibans à Camp David, à la veille du 11 septembre ? C’est choquant comme si la famille de Mohamed Merah était conviée au dîner du Crif.

Mais c’est aussi bizarre d’annuler in extremis ce rendez-vous secret et de le révéler au monde, en s’indignant que la guerre continue. C’est banal que les troupes passent à l’attaque quand les émissaires passent à la table de négociations.

Donald Trump est imprévisible, c’est sa stratégie. Ce week-end, il a été trumpissime.

Il a promis de ramener les boys à la maison. Mais il a tellement dénoncé la précipitation avec laquelle Barak Obama a évacué l’Irak, livrant le pays aux chaos qu’il ne peut pas claquer la porte de Kaboul, en prétendant mission accomplie. 

En neuf rounds de négociations, les Talibans ont lâché très peu de choses. Ils grommellent dans leur barbe quand les Américains leur parlent du statut des femmes, du dialogue inter-afghan ou de la lutte anti-terroriste. Ils attendent que le fruit soit mur.

Donald Trump veut leur prouver qu’ils ne sont pas maîtres du calendrier. Il avait fait pareil avec le Nord-Coréen.  

En dévoilant les coulisses, il a imité Emmanuel Macron faisant venir un ministre iranien à Biarritz.

Il prend à témoin le pays qu’il se démène. Il n’obtient rien, mais ça paraît secondaire : le spectacle continue.