Chaque jour, Vincent Hervouet traite d’un sujet international.
Les Saoudiens ont avoué l’assassinat de Jamal Khashoggi et le Roi a lancé une purge dans les services de sécurité.
Il est urgent de réformer les services saoudiens. C’est un repaire d’ivrognes. Il est interdit de boire en Arabie, surtout pendant le service mais comment expliquer autrement que les propres gardes du corps du Prince héritier soient allés à Istanbul pour kidnapper Khashoggi sans avertir leur patron, qu’ils aient étranglé leur victime en voulant la faire taire, qu’ils l’aient roulé dans le tapis et abandonné aux bons soins d’un autochtone.
Bref, ils ont bien tué Khashoggi ou plutôt ils l’ont mal tué, et ensuite, ils l’ont égaré. Faut-il être saoul ! Maintenant les 15 sont derrière les barreaux à Ryad, sans doute en cellules de dégrisement.
Evidement que le roi ait confié au principal suspect, au prince héritier, le soin de réorganiser la police nuit à la crédibilité de ce cauchemar des milles et une nuits.
Cette version ne tient pas debout, mais c’est un progrès, car le week-end dernier, le Palais menaçait d’annuler les contrats, de faire monter le pétrole à 100 dollars, 200 et pourquoi pas 400 dollars, un tsunami économique et un retournement d’alliances en prime.
Les Saoudiens font des demi-aveux.
On préfère la version pleine d’arabesques et de sadisme que distillent les Turcs. Depuis 17 jours, ils font monter le scandale et tourner à fond les imaginations avec ces enregistrements que personne n’a entendu, le consul qui proteste, le médecin légiste avec ses écouteurs, dans cette histoire, les accessoires, c’est l’essentiel, la scie à os, comme le four de Landru, on n‘est pas prêt de l’oublier.
Demain, Recep Tayip Erdogan a promis de livrer "la vérité toute nue".
On est prêt, on n’en peut plus de ce strip-tease oriental.
Dans son dernier article, Jamal Khashoggi écrivait "Le monde arabe a sa propre version du rideau de fer". C’est troublant car son exécution rappelle la guerre froide, comme l’empoisonnement de l’agent double Skripal. Dans les années 80, les services secrets roumains avaient poignardé un agent double dans leur ambassade à Paris. Ils avaient ensuite jeté le corps, par la fenêtre, sur le trottoir de l’avenue Bosquet, avec le couteau toujours planté dans le dos.
Ce n’est pas la raison d’état qui punit les traitres, mais la colère, la violence, la déraison d’état.
MBS est déraisonnable. Comment lui faire confiance pour en finir avec les djihadistes ou faire la paix avec Israël ?
C’est désormais la question. Tout le reste est larmes de crocodiles.