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Tous les samedis et dimanches, Vanessa Zhâ et Marion Sauveur nous font découvrir quelques pépites du patrimoine français. Direction aujourd'hui l'ile de Ré pour découvrir sa réserve naturel et son or blanc, le sel. 

On part en balade ce matin vers une destination qui respire les vacances, rien que par son nom : l’ile de Ré.

Un île qui fascine toujours. Déjà parce que c’est quelque part la star des îles charentaises, qu’elle promet toujours une bonne parenthèse iodée et puis que c’est une vraie carte postale : tous les ingrédients y sont : les petits villages typiques avec leurs maisons blanches aux volets verts et toits de tuiles, les venelles et les roses trémières, les clochers des villages, les forets de pins et de chênes verts, les dunes, les grandes plages de sable bien doré, etc. Et puis la Star des stars : les marais salants. 

80 % de l’ile est inconstructible. Résultat, l'ile est très tournée vers la nature, notamment grâce à la réserve naturelle de Lilleau de Niges. Un écrin de verdure où 30 à 35.000 oiseaux s'y arrêtent durant les migrations. Autre endroit emblématique de l'ile, la maison du Fier, le centre névralgique de la réserve. C'est un petit musée installé dans un vieil hangar à sel qui présente tous les milieux naturels de l'île de Ré, comme les marées salés et les plantes. Pour pousser l'expérience, le musée organise des sorties classiques qui durent environ 2 heurs, mais aussi des sorties plus atypiques, en paddle notamment. 

"Tous les étés, on fait des animations qui sont plus familiales comme le rallye vélo. Les gens viennent à vélo et on organise un parcours sur l'île de Ré et on ajoute des petits challenges sur la nature a relever à différents endroits. Et les gens sont invités à aller rencontrer des animateurs et des bénévoles de l'association qui vont leur faire découvrir plein de chose sur la biodiversité", explique Amandine Delory, membre de l'association de la LPO et dirigeante de la maison du Fier. 

Est-ce que le vélo est roi à l'île de Ré ? une fois passé le pont, on se pose, et beaucoup lâche la voiture ?  

Oui le vélo est roi et de plus en plus de touristes leur automobile car l'infrastructure se développe. Il y a déjà plus de 140 kilomètres de pistes cyclables et des loueurs de vélo dans chaque village quasiment. D'autant que pour les moins sportifs, la plupart des vélos proposent une assistance électrique. 

Un Patrimoine naturel exceptionnel mais son patrimoine bâti est pas mal non plus,  le Port de Saint martin, la citadelle.

Les fortifications de Vauban sont inscrites au patrimoine de l’Unesco. Et l’ile de Ré, c’est la première île Labellisée Pays d’Art et d’Histoire. Evidemment il y a ses phares avec le très beau phare des Baleines qui est un des sites charentais les plus visités, et puis des forts, dont un dont on parle pas assez à mon gout : le fort Laprée, non loin de l’Abbaye des Châteliers et qui existait bien avant la citadelle : il a été construit au 17ème pour intimider les protestants de la Rochelle, et ce n’est que bien après qu’il il a été revu par Vauban. Un site historique à recommander aux familles, grâce à une équipe d'animation très active, qui proposent de nombreuses activités pour tous les membres de la famille. 

Et coté hébergements ?

C’est compliqué l’été et forcement c’est assez cher. Les prix flambent, c’est pour ça qu’il est préférable d'aller sur l'île pendant l'arrière saison . Mais j’ai un bon plan au Camping les baleines. Tout près de la plage, au milieu des dunes. Eco labellisé; 3 étoiles avec des cabanes, de lodges.

Marion Sauveur, de quelle spécialité culinaire rétaise allez-vous nous parler ? 

De l’or blanc de l’île, la pépite marine de l’île de Ré : le sel ! Un sel naturel récolté à la main au nord de l’île dans les pures traditions ancestrales depuis plus d’un millénaire ! 

Les premiers marais salants ont été créés par les moines de St-Michel-en- l'Herm en face de l’île de Ré. Ils ont aménagé au nord de l’île des zones humides pour former cet ensemble de bassins de faible profondeur. Des bassins que l’on appelle "carreaux", aux fonds argileux et c’est ce qui permet de retenir l’eau. 

Les sauniers règlent les niveaux d’eau de mer : il faut très peu d’eau, pour qu’elle monte en température. Il faut plus de 30 degrés. Et avec l’effet du vent, la fleur de sel se cristallise à la surface. 

Les moines en ont fait un des sites de production de sel de l’ouest de la France les plus importants. L’apogée de l’exploitation du sel sur l’île a lieu au XIXe siècle. On comptait pas moins de 1.000 sauniers. Mais elle décline au début du XXe siècle avec la révolution industrielle. Et en 1942, pour sauver cette tradition, les sauniers rétais ont créé la coopérative "Les sauniers de l’île de Ré".  Aujourd’hui, ils sont 70 ! 

Et vous pouvez d’ailleurs les voir travailler tout l’été. C’est la pleine saison de récolte du gros sel et de la délicate fleur de sel. Un sel 100% naturel, cueilli de manière ancestrale avec les mêmes outils que les anciens. C’est ce que nous raconte l’une des rares saunières de l’île : Valérie Charpentier. 

"Le gros sel tombe dans le fond. Pour tirer le gros sel, nous avons un simoussi, c'est une planchette en bois avec un grand manche. Nous poussons d'un côté des carreaux et nous tirons de l'autre. et après nous faisons des petites pyramides sur nos chemins, c'est très joli. et le soir donc nous avons des lousses. C'est donc toujours des grands manches, comme une passoire plate où l'eau peut passer au travers mais comme la fleur flotte au dessus de l'eau nous la récupérons avec des petits gestes, c'est assez agréable à faire". 

A la fin de la saison, les sauniers apportent toute leur production, tous leurs "tasseliers" ( ces tas de sel) à la coopérative. Il n’est pas traité. 

Comment on le cuisine ce sel ? 

On peut le mettre de partout bien sûr surtout que la coopérative a sorti des mélanges sel et épices : au curry ou pour les grillades, parfait pour les barbecue. Je vous propose aujourd’hui un classique, mais tellement bon : un poisson en croûte de sel. Et pas n’importe quel poisson : le bar, que l’on pêche au large. 

On commence par vider le poisson, mais sans l'écailler. On le garnit de thym et de tranches de citron. On pose la moitié du gros sel dans le fond d’un plat. On pose les poissons, avant de les recouvrir du restant du gros sel, en tassant bien. Direction le four chaud (210 degrés) pendant 35 minutes. On casse la croûte à la fin de la cuisson et on va le déguster avec des pommes de terre de l’île de Ré bien sûr… 

Vous avez de bonnes adresses pour sur l’île de Ré ? 

  • Le chef à domicile Pascal Godin propose notamment un carpaccio de mulet noir, au citron et fenouil travaillé avec du gros sel de l’île de Ré. 
  • Au restaurant O Parloir, vous pouvez déguster un mi-cuit au chocolat… et au caramel à la fleur de sel : gourmandise assurée ! 
  • Si vous voulez en savoir plus sur le sel de l’île de ré l'Ecomusée des Marais Salants, à Loix. Vous pouvez acheter le sel à la cabane des Sauniers ou en ligne !