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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce jeudi, Virginie Phulpin s'intéresse à Andy Murray. Selon elle, il fait partie de ces personnages qui nous font aimer le sport.

Dans quelques minutes, à Melbourne, Andy Murray va faire son entrée sur le court à l’Open d’Australie. L’Ecossais affronte le Japonais Taro Daniel au deuxième tour. Andy Murray fait partie de ces personnages qui nous font aimer le sport. 

Comment rester insensible à Andy Murray ? Ne serait-ce que parce que chaque coup qu’il joue sur un court de tennis est un petit miracle en soi. On a affaire à quelqu’un qui se déplace avec une hanche en métal. Et qui peut quand même se battre comme un lion britannique pendant 5 heures s’il le faut. Qui aurait parié là-dessus il y a trois ans, quand il quittait l’Open d’Australie après une défaite au premier tour en s’effondrant en larmes pour annoncer la fin probable de sa carrière ? Personne. Sa hanche le faisait trop souffrir, autant arrêter. Après tout, il avait eu une carrière magnifique. Peu apprécié au départ, trop grognon sur les courts, avec un jeu ennuyeux, aux antipodes de la magie du trio Nadal Federer Djokovic. Peut-être, mais il a quand même réussi à pousser un peu les trois autres pour devenir numéro 1 mondial quelques semaines durant. Il a rendu un peu de fierté aux Britanniques en remportant Wimbledon en 2013, ce qu’aucun de ses compatriotes n’avait réussi depuis Fred Perry en 1936. Aujourd’hui Andy Murray est loin de ces sommets. Il est 113ème mondial, présent à Melbourne grâce à une wild card, une invitation. Et il ne gagnera pas le tournoi. Mais à 34 ans, avec sa hanche bionique, il s’offre un rab de carrière, juste pour le plaisir. Le sien, et le nôtre. Et c’est ce qui rend l’histoire si belle. 

Andy Murray profite de chaque moment sur le court comme si c’était le dernier

 

Quand vous revenez de nulle part, que vous n’avez plus rien à prouver à personne à part à vous-même, ça vous rend philosophe. Autant profiter. Andy Murray, c’est une petite leçon de vie à chaque match. Les siens, et ceux des autres. Parce qu’il est gourmand, il regarde tout. Il y a deux jours il s’est émerveillé en public devant le jeu de Naomi Osaka. Parce qu’il sait d’où revient la joueuse en proie à une dépression la saison dernière. Parce qu’il ne fait pas de différence non plus entre les joueurs et les joueuses. Andy Murray, c’est toute la Grande Bretagne en une personne. L’humour pince sans rire, évidemment. Avec une bonne dose d’autodérision à chaque sortie, même en pull de Noël moche. La fierté d’un Ecossais qui ne veut pas s’en laisser conter par les Anglais. Et puis le fighting spirit, bien sûr. Celui qui l’a encore fait jouer au bout des 5 sets au premier tour de cet Open d’Australie. Et ça peut recommencer dès ce matin. Chaque match peut être le dernier. Mais Andy Murray nous apprend chaque jour à croire aux miracles. Que demander de plus ?