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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce vendredi, Virginie Phulpin s'intéresse aux résultats de Saint-Etienne en Ligue 1. Selon elle, les Verts traversent une crise profonde.

Les Verts au pied du mur. On parle foot, pas politique. St Etienne, bon dernier de Ligue 1 après 10 journées, reçoit Angers ce soir. Les Stéphanois n’ont plus le droit à l’erreur sinon la Ligue 2 leur tend les bras. Virginie Phulpin a l’impression de voir un fleuron du football français couler en silence. 

St Etienne, c’est le Titanic qui heurte un iceberg toutes les semaines. Une fierté nationale, un club qui aura toujours une place dans le coeur des Français, la madeleine verte des amoureux du ballon. Mais une équipe qui sombre de journée en journée avec une absence de réaction à tous les étages. Enfin, si, les supporters des Verts sont fidèles au poste, eux. Ils continuent à pousser leurs joueurs comme s’ils croyaient encore au sursaut. Et en soi, c’est assez admirable tant ils semblent seuls au monde. Leurs chants résonnent dans les tribunes comme la musique de l’orchestre du Titanic. Chaque match est un couperet maintenant pour les Stéphanois, avec la Ligue 2 en menace de plus en plus concrète. 10 journées disputées, aucune victoire, quatre nuls et six défaites. Il y a des chiffres cruels qu’un derby réussi face à Lyon il y a 15 jours ne peut effacer. Oui, ce derby, c’est le seul moment où on a aperçu un semblant de vie dans cette équipe. Mais elle est aussitôt retombée dans son apathie.

L’effectif n’est pas forcément à la hauteur, et les joueurs oscillent entre insuffisances et indifférence. Et c’est quand même dingue, quand on joue dans un club aussi mythique que St Etienne, de donner l’impression de se moquer autant de son histoire. 

L’entraîneur, Claude Puel, est plus que jamais sur la sellette.

Comment pourrait-il en être autrement ? L’entraîneur, c’est souvent le premier qui paie les pots cassés d’un manque de résultats. Evidemment que Claude Puel n’est pas le seul responsable de la situation actuelle. Mais hier encore, en conférence de presse, il a sorti des phrases lunaires. « On attend ce match important pour être présent. On est à une place dont on veut s’extraire. Il y a des choses sur lesquelles on doit progresser. » Ah bon ? On n’avait pas remarqué… Son discours lisse ne passe plus, ni auprès des joueurs, ni auprès des supporters. On ne sent aucune révolte. Ce qui ne justifie évidemment pas les menaces à peine voilées que lui ont adressé certains Ultras hier. On ne résout rien avec des menaces. Même les dirigeants sont silencieux. Ils agissent en coulisses pour vendre le club, oui. Enfin, ils essaient désespérément de le vendre, plutôt. Mais pour ce qui est de tenir la barre d’un navire en détresse, c’est plus discret, il faut bien le dire. Les Verts qui coulent, c’est un peu de notre mémoire collective qu’on laisse sombrer à tous les étages du club. Avoir la mémoire courte à St Etienne, c’est un oxymore. Et à ce rythme-là ça va se finir dans l’obscure clarté de la Ligue 2.