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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce lundi, Virginie Phulpin s'intéresse à la NBA qui démarre un événement planétaire, alors que le basket tricolore n’intéresse personne.

La saison de basket NBA va commencer. Un événement planétaire dans le monde du sport. Et pendant ce temps-là, le championnat de France de basket a lui repris dans l’anonymat le plus total. Alors qu’il mériterait un peu plus de lumière.

J’ai l’impression que les jeux olympiques de Tokyo ont eu lieu au siècle dernier, et pas il y a deux mois. Souvenez-vous. Nos basketteurs ont brillé aux JO. Une médaille d’argent pour les hommes, une médaille de bronze pour les femmes. Et nos Bleus ont regardé les Américains les yeux dans les yeux. En les battant lors du premier match de poule. Et en s’inclinant avec les honneurs en finale olympique. Sur les parquets, le basket français n’a pas de quoi rougir devant le fameux ogre américain. C’est fini, ça, chaque année, on se rapproche. Mais dès qu’on quitte le terrain, là, rien ne bouge. Et en matière de visibilité, le fossé est même encore en train de se creuser. La NBA reprend demain, et partout dans le monde, on scrute les moindres soubresauts du ballon orange. On guette le plus petit crissement de semelle sur les parquets.

Du storytelling, des stars à la pelle, des favoris pas au mieux dans leurs baskets, des franchises aux dents longues, des fortes têtes et des grandes gueules. Le basket en version originale, c’est comme une série qui passionne le monde et ses caméras. Des caméras ? Ca a l’air sympa, ça. Parce que nous, on n’en a plus. Le championnat de France, la Betclic Elite comme on l’appelle maintenant, a repris il y a deux semaines dans l’anonymat le plus total. Depuis Tokyo, chacun a repris son chemin. Vers Disneyland pour les Américains. Dans une morne plaine pour les Français.

Le championnat de France de basket n’a plus de diffuseur télé.

C’est quand même un énorme paradoxe. Le basket français n’a jamais autant brillé, et il n’a jamais été aussi invisible. C’est la première fois depuis 30 ans qu’il n’y a pas de diffuseur. Alors si, pardon. La chaîne du CNOSF, Sport en France, retransmet un match par journée de championnat. Mais sans faire de mauvais esprit, ça reste très confidentiel. Ah oui, la Ligue de basket diffuse aussi les matches sur son site. Mais ça ressemble plus à du bricolage qu’à une super-production. On devrait surfer sur les succès du basket français, mais en fait on rame surtout. La faute à qui ? Un petit mélange. Le football qui prend toute la place à la télé, les compétitions de basket qui sont trop illisibles pour faire de l’audience, les chaînes un peu trop frileuses, la Ligue de basket qui ne sait pas faire fructifier les résultats des équipes nationales…

Et le fait que quand on parle de basket, on ne pense qu’à la NBA, et que c’est plus sexy de parler des exploits de nos Frenchies sur les parquets américains que de notre championnat national. Mais il y a 700.000 licenciés en France. Le marché existe donc. Il y a encore des discussions en cours entre la Ligue et des diffuseurs potentiels. Je crois que le basket français mérite qu’un accord soit trouvé. Tokyo ne peut pas être un coup d’épée dans l’eau.